Benoît Cauet: «Ronaldo a changé la logique du football»
FOOTBALL•Ancien milieu de l'Inter Milan, le Français a bien connu l'attaquant brésilien...Propos recueillis par A.P.
De 1997 à 2001, Benoît Cauet a été le partenaire et l’ami de Ronaldo à l’Inter Milan. A l’heure où l’attaquant prend sa retraite, Cauet ne tarit pas d’éloges sur le joueur mais aussi sur l’homme.
Quel souvenir gardez-vous du joueur que vous avez côtoyé à l’Inter Milan?
A l’Inter, j’ai eu la chance de côtoyer des joueurs immenses, mais Ronaldo était le plus grand. Il a changé la logique du football grâce à sa structure physique exceptionnelle qui s’accompagnait aussi par une fragilité exceptionnelle. Sans ses blessures, il aurait pu être encore plus fort et donner plus de plaisir aux supporters.
Finalement il y a eu deux Ronaldo. Celui d’avant ses problèmes au genou qui basait son jeu sur la vitesse et celui d’après qui était plus un buteur de surface…
Exactement. Il a fait évoluer son jeu. Au début, il prenait le ballon à 80m des buts et personne ne pouvait l’arrêter. Après ses problèmes aux genoux, il s’est davantage concentrer sur les derniers 20 mètres. On s’est alors rendu compte de sa précision devant le but. Pour moi, c’est le plus grand joueur de ces deux dernières décennies au niveau de la finition. Seul face gardien, il ne se ratait jamais.
Au moment de sa grave blessure au genou en 2000 contre la Lazio Rome, avez-vous pensé qu’il ne rejouerait peut-être jamais?
J’étais sur le terrain. On a entendu un énorme bruit, son genou a craqué et a fait comme le bruit d’un tronc d’arbre qui se casse. Il y a eu un silence impressionnant. Sur le moment, on a tous pensé au pire et à la fin de sa carrière. Mais il a eu la volonté et l’optimise pour revenir. Deux ans plus tard, il gagnait la Coupe du monde. Avec le recul, cette blessure a été un des moments les plus importants de sa vie.
A l’époque de l’Inter, avait-il déjà cette l’image de bon vivant qu’on lui accole souvent?
Ronaldo est un Brésilien dans l’âme, toujours à chanter et à sourire. Il aimait s’amuser, c’est sûr. Il a toujours eu besoin d’être entouré, de sentir la chaleur des gens. Moi, je retiens surtout l’image d’un garçon toujours disponible et qui mettait de la bonne humeur dans le vestiaire. Je ne connais personne à l’Inter qui a eu des problèmes avec lui. Il ne s’est jamais pris pour quelqu’un d’autre.