La France ne comprend pas le rejet du recours en Cassation de Florence Cassez, condamnée à soixante ans de prison pour complicité d’enlèvement au Mexique. «Je suis choquée, c’est un véritable déni de justice», a réagi Michèle Alliot-Marie ce vendredi sur France 2. C’est «une décision inique», a-t-elle insisté. Et elle l’expliquera cette position de la diplomatie française à l’ambassadeur du Mexique en France, qu’elle a convoqué ce vendredi. «Cela aura des conséquences» pour les relations entre les deux pays, a ajouté la ministre.

Première d’entre elles, Michèle Alliot-Marie a annoncé qu’elle ne participera pas à l’Année du Mexique en France. Interrogée sur l’éventualité d’annuler la manifestation qui vient de débuter, MAM a répondu: «Ce sera l'occasion pour les Français d'exprimer ce qu'ils pensent.»

«C’est un jour sombre pour Florence Cassez et sa famille»

Dans un premier communiqué paru jeudi soir, la ministre se disait «consternée». «Aucun des éléments fondamentaux de droit ou de fait soulevés par la défense de Florence Cassez n’a été pris en compte comme ils auraient dû l’être dans un Etat de droit», notait-elle. Parmi les « éléments mis en lumière» dernièrement en faveur de la Française, elle citait : un «montage policier», une «violation de la présomption d'innocence», une «absence d'enquête véritable», une «mise à l'écart des témoins présentés par la défense», la «prise en compte de témoignages à charge malgré leurs incohérences» et des «actes d'intimidation».

«C’est un jour sombre pour Florence Cassez et sa famille», a encore convenu la ministre, promettant que la France n’abandonnerait pas sa compatriote. «Le gouvernement français va explorer toutes les voies de droit à sa disposition, sur le plan national et international, pour accompagner les actions que Florence Cassez décidera d'entreprendre», avait-elle précisé.

Agée de 36 ans, Florence Cassez a été condamnée dans un premier temps à quatre-vingt seize ans de prison pour complicité d’enlèvement. Une peine ramenée à soixante en 2009. Au fil de l’enquête, plusieurs faiblesses de taille sont apparues dans le dossier de l’accusation, sans que le sort de la Française ne s’en trouve amélioré.L'affaire Cassez est en effet un enjeu politique au Mexique.

Le Mexique calme le jeu

En France, l'ambassadeur du Mexique souhaite calmer le jeu: «on souhaite continuer nos excellents rapports avec la France», a déclaré vendredi après-midi Carlos de Icaza. «Le ministère mexicain des Affaires étrangères ne considère pas que les relations avec la France puissent être affectées par cette affaire», ajoute-t-il, considérant qu'il faut faire la part des choses.

Enfin, sur les menaces d'annulation de l'Année du Mexique en France, l'ambassadeur a souligné que Mexico avait simplement répondu à «une invitation» de la France.