«L’Egypte va exploser», besoin «d'une démocracie véritable», le spectre «d'une autre forme de dictature»
RÉACTIONS – Plusieurs figures politiques ont réagi dans la foulée du discours de Moubarak…Avec Reuters
Partira… pas. Hosni Moubarak s’accroche à son fauteuil, tout en déléguant des pouvoirs au vice-président Omar Souleimane. Confronté à des manifestations sans précédent depuis le 25 janvier, le président égyptien n’a pas démissionné, contrairement à ce qui avait été annoncé un peu plus tôt dans la journée de jeudi. Si la déception et la colère ont saisi le camp des anti-Moubarak, les réactions politiques sont diverses.
Mohamed ElBaradei, figure de l’opposition égyptienne
Il fut l’un des premiers à réagir sur Twitter. «L’Egypte va exploser. L'armée doit maintenant sauver le pays. Nous devons être très inquiets. Ils (Hosni Moubarak et son vice-président Omar Souleimane) doivent démissionner. Les gens n'ont plus confiance en eux. Comment peut-on être un président sans pouvoirs?»
Barack Obama, président des Etats-Unis
«La population égyptienne a été informée d'un transfert de l'autorité, mais on ignore si cette transition est immédiate, significative ou suffisante. De trop nombreux Egyptiens doutent que le gouvernement soit sincère quant à une véritable transition vers la démocratie et il est de sa responsabilité de parler clairement à l'Egypte et au monde. Le gouvernement égyptien doit ouvrir la voie d'une démocratie véritable de façon crédible, concrète et sans équivoque et il n'a pas encore saisi cette occasion.»
Nicolas Sarkozy, président de la République
«Ce que je souhaite de tout coeur pour la démocratie égyptienne naissante c'est qu'ils (les Egyptiens) prennent le temps de se doter de formations politiques, de structures, de principes, qui font qu'ils trouveront le chemin de la démocratie et non pas le chemin d'une autre forme de dictature, la dictature religieuse comme malheureusement ça s'est passé en Iran après le départ du shah d'Iran.»
Kamel El-Helbaoui, figure des frères musulmans, exilé en Grande-Bretagne
«Les responsables militaires sont avec Moubarak, mais je ne suis pas sûr que tous les officiers le soient. Ces discours vont faire descendre des millions de gens dans la rue demain, après la prière du vendredi (...) Nous allons assister à d'autres effusions de sang entre le régime et les manifestants, ces discours n'ont par conséquent eu aucun impact positif.»
William Hague, ministre britannique des Affaires étrangères
«Nous examinons attentivement ce que le président et le vice-président ont dit. On ignore pour le moment quels pouvoirs ont été transmis et quelles en sont les conséquences. Nous pensons que la solution doit venir des Egyptiens eux-mêmes. Tout ce que nous voulons au Royaume Uni, c'est qu'ils viennent à bout de leurs divergences de façon pacifique et démocratique.»