Elle était née au Caire en 1920, de parents libanais. Andrée Chedid est morte à Paris dimanche soir, laissant derrière elle une œuvre écrite en anglais, en français et en arabe. Cette poétesse, romancière et dramaturge disait écrire «pour essayer de dire des choses vivantes qui bouillonnent au fond de chacun». Ce bouillonnement se traduit par une oeuvre cosmopolite faite d'une vingtaine de recueils de poèmes dont quelques-uns pour enfants, de plusieurs dizaines de romans, d'essais, de récits et pièces de théatre.

Une famille d'artistes

Andrée Chedid ne voulait surtout pas s'enfermer dans un style, et les épousait tous, selon les époques. Semblant réussir dans chacun: le Goncourt de la nouvelle, le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres, le prix Louise Labé ou le Prix Mallarmé - ce sont là quelques-unes des récompenses reçues par la doyenne de cette famille d'artistes, qu'elle avait inspirés.

>> Les interviews d'Andrée Chedid pour ses livres L'Autre, Le Sixième Jour, ou Les Marches de Sable,

Louis Chedid avait récemment déclaré que son inspiration venait d'elle -il lui dédiait plusieurs morceaux de son dernier album. Comme son fils, M. «J'ai écrit le titre Délivre pour elle, confiait-il récemment. Elle qui nous délivre avec ses mots, et je lui ai emprunté une phrase de ses Textes pour un poème dans la chanson Tout sauf toi: 'Que cherches-tu ailleurs? Ailleurs, le doute couche son ombre sur les choses'.»

Andrée Chedid voulait raconter la tragédie et l'espérance, «garder les yeux ouverts sur les souffrances, le malheur, la cruauté du monde; mais aussi sur la lumière, sur la beauté, sur tout ce qui nous aide à nous dépasser, à mieux vivre, à parier sur l'avenir».

Voir ci-dessous le portait vidéo brossé par l'INA...