RÉACTIONSVacances en Tunisie: La gauche exige le départ de MAM

Vacances en Tunisie: La gauche exige le départ de MAM

RÉACTIONSe son côté, la majorité, à l'exception de Dominique de Villepin, fait toujours bloc derrière la ministre...
Avec Reuters

Avec Reuters

Des membres du Parti socialiste ont demandé ce dimanche à Nicolas Sarkozy de congédier Michèle Alliot-Marie, qui peine à s'extirper de la polémique sur ses vacances tunisiennes et l'attitude de la diplomatie française lors de la révolte contre Zine Ben Ali. Le président de la République, qui n'a pas soutenu publiquement sa ministre depuis le début de l'affaire, s'exprimera jeudi sur TF1 lors d'une émission spéciale.

La gauche a plusieurs reproches à faire à la chef de la diplomatie française: les largesses dont elle a profité, ses vacances en Tunisie alors qu'un mouvement social rare était en cours, sa proposition d'une aide française pour le maintien de l'ordre et son agrément à l'envoi de grenades lacrymogènes à Tunis, donné deux jours avant la fuite du président. «Ce n'est pas tant les vacances tunisiennes de Mme Alliot-Marie qui me heurtent que la vacance de la diplomatie française depuis maintenant un mois» a dit le député socialiste François Hollande sur i-Télé.

«Le seul responsable c'est Nicolas Sarkozy»

«Le seul responsable de cette situation, du maintien de Mme Alliot-Marie (...) c'est Nicolas Sarkozy (...) Ou il défend, maintient et conserve Michèle Alliot-Marie, comme il l'a fait avec d'autres et il en portera lui-même la responsabilité dans l'élection présidentielle de 2012, ou bien il prend des décisions et il y a des choix à faire au niveau de l'équipe gouvernementale.»

Il a demandé que le chef de l'Etat «soit cohérent pour une fois». «Il avait vanté la République irréprochable, la République n'est pas irréprochable. Si des décisions ne sont pas prises, nous sommes dans la République irresponsable», a-t-il dit. Invité à dire quelles décisions il demandait, François Hollande a répondu: «Au président de la République de prendre conscience de la gravité de cette image qui est renvoyée de la France.»

Premier au sein du Parti socialiste à avoir réclamé la démission de la ministre, Jean-Marc Ayrault a renoncé à ce qu'elle le fasse d'elle-même. «Je ne m'adresse plus à elle, je m'adresse à M. Sarkozy: si vous voulez donner un peu de confiance aux Francais dans les institutions de la République, vous devriez changer votre ministre des Affaires étrangères, c'est bien le moins», a dit sur France Info le chef de file des députés socialistes.

La majorité fait bloc

De son côté, la majorité, à l'exception de Dominique de Villepin, fait toujours bloc derrière la ministre, qui n'avait jamais été confrontée à si vive polémique. «Michèle Alliot-Marie a dit ce qu'elle avait à dire (...) Je voudrais lui apporter mon soutien sans réserve», a dit Christine Lagarde sur France 5. Interrogée sur le fait de savoir si sa collègue pouvait rester en poste, la ministre de l'Economie a répondu: «Je l'espère très vivement», avant de renvoyer à François Fillon.

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a jugé ce cas «insignifiant mais en même temps terriblement révélateur». «Nous ne pouvons pas manquer de penser que l'impunité dont s'entoure les politiques est inacceptable», a-t-il dit sur Europe 1. Un ancien ministre, lui-même au coeur d'une polémique sur de présumés conflits d'intérêts, n'a pas voulu soutenir la ministre de peur de l'enfoncer : «Je serai le dernier à soutenir Michèle Alliot-Marie parce que mon soutien, probablement, la desservirait et je ne veux pas la desservir», a dit Eric Woerth sur LCP.