Deux mois après sa déroute (16-59) contre l'Australie, le XV de France va un peu mieux. Mais tout n’est pas parfait. Les hommes de Marc Lièvremont ont au moins eu le mérite de renouer avec le succès en ouverture du Tournoi des six nations face l'Ecosse (34-21) samedi au Stade de France. Malgré trois essais inscrits par de courageux écossais, sanctionnés par la mêlée et les contre-attaques tricolores rondement exécutées, les Français ne faisaient pas les difficiles après la rencontre. «Ce qui m'anime surtout, c'est un sentiment d'immense soulagement», résume le capitaine Thierry Dusautoir.

«C'est une victoire, déjà, c'est la première des choses. C'était un bon match, avec beaucoup de rythme, une bonne base de travail, beaucoup d'intensité», a de son côté analysé l'entraîneur français Marc Lièvremont. La prochaine étape aura lieu dimanche prochain en Irlande, qui a ramené samedi un tout petit succès d'Italie (13-11). Une victoire à Dublin, probablement sans le centre Maxime Mermoz, blessé à l'épaule samedi, sera nécessaire pour refermer pour de bon le livre noir australien.

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Le livre bleu, distribué cette semaine à Marcoussis aux trente joueurs français en manque de repères après la tournée d'automne, a surtout permis aux Français d'utiliser leurs armes traditionnelles: mêlée et science du contre. Seule la défense, autre ingrédient du Grand Chelem de 2010, a manqué à l'appel. «Les quatre essais inscrits par les Français proviennent de ballons perdus. Si nous arrivons à garder cette bonne attitude tout en conservant les ballons, on ira dans la bonne direction», a constaté l'entraîneur des Ecossais, Andy Robinson.

L'accueil enthousiaste du Stade de France, pas acquis d'avance deux mois après une mémorable bordée de sifflets, fut rapidement honoré. Dès la troisième minute, un premier ballon perdu était exploité par Aurélien Rougerie. Le second centre, plutôt à l'aise tout au long de la partie, plaçait Maxime Médard sur orbite pour le premier essai français, transformé par Morgan Parra. La seconde attaque française, à défaut de franchir la ligne, était récompensée par un drop de François Trinh-Duc. Vinrent alors les premiers errements défensifs. Le capitaine écossais Alastair Kellock initiait un mouvement dans l'axe profond et les coups répétés de ses partenaires lui permettaient de franchir la ligne française. Dan Parks transformait.

La défense inquiète

Rien de tel, pour se rassurer, qu'une bonne série de mêlées. Dans les 22 mètres écossais, les Français récupéraient d'abord l'introduction et glanaient un essai de pénalité. Parra transformait pour donner une avance de dix points à la pause.Il fallut attendre un quart d'heure, après la reprise, pour voir, sur une nouvelle contre-attaque, les Français creuser l'écart avec la spectaculaire passe entre les jambes de Trinh-Duc amenant l'essai entre les poteaux d'Imanol Harinordoquy, qui prit le temps de savourer avec une course de trente mètres.

Cette avance aurait dû sceller la victoire française. C'était sans compter sur l'abnégation du XV du Chardon, récompensée par un essai du 3e ligne Kelly Brown. Tenaces, les Français reprenaient de l'avance grâce à un beau mouvement conclu par Damien Traille, repositionné au centre. Yachvili, entré en jeu à la place de Parra, transformait. Mais telle une piqûre de rappel, les Ecossais inscrivaient un troisième essai par l'ailier Sean Lamont. A méditer avant le déplacement à Dublin.