«J'ai totalement et toujours payé mes vacances», assure Michelle Alliot-Marie
POLEMIQUE•La ministre des Affaires étrangères réagissait aux informations du «Canard Enchaîné» sur son voyage en Tunisie...C. F.
Michèle Alliot-Marie rattrapée par la Tunisie. Vivement critiquée pour avoir proposé une coopération sécuritaire au régime Ben Ali, la ministre des Affaires étrangères est maintenant épinglée pour avoir profité du jet privé d’un homme d’affaires tunisien, qui serait, selon Le Canard Enchaîné, proche de l’ancien président.
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Interrogée à la sortie du Conseil des ministres ce mercredi, MAM a balayé d’un revers de main ces nouvelles accusations: «J’ai bien d’autres choses à faire que de rentrer dans des polémiques qui ne servent à rien», a-t-elle souligné, évoquant notamment son récent déplacement au Proche-Orient et le suivi de la situation en Tunisie et en Egypte. Elle a ainsi refusé catégoriquement d'envisager de démissionner. «Pour des choses qui sont fausses, pour des assertions qui sont fausses ? Non, pas du tout.»
La facture introuvable?
Michèle Alliot-Marie a tout de même tenu à clarifier les circonstances de ce vol en jet privé: «A mon arrivée à Tunis avec ma famille, un ami qui se rendait à Tabarka dans son avion nous a proposé de faire le vol avec lui plutôt que de faire (...) deux heures de voiture. Nous l'avons accompagné dans son déplacement pour un vol qui a duré vingt minutes.»
Quant aux affirmations du Canard Enchaîné sur le règlement de ses vacances en Tunisie fin décembre -l’hebdomadaire indique avoir cherché en vain à savoir qui avait réglé la facture de l'hôtel de Tabarka où ont séjourné la ministre et sa famille-, MAM a répondu qu’elle avait «totalement et toujours payé ses vacances», avant de s’engouffrer dans sa voiture. Selon Le Canard enchaîné, l'hôtel appartiendrait à Aziz Miled, qui possède selon Le Monde, un complexe totalisant plus de 4.000 lits.
Les avoirs de l'homme d'affaires gelés
Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, a volé au secours de sa compagne ce mardi matin, affirmant qu’Aziz Miled n’était pas un membre du clan Ben Ali, mais avait été spolié par l’un des gendres du président déchu.
L’homme d’affaires tunisien, aujourd'hui en exil au Canada, a cosigné l'an passé une tribune appelant le président Ben Ali à se présenter à l'élection de 2014, a fait partie de ses comités de campagne électorale et figure sur la liste des personnes dont la Suisse a gelé les avoirs après la fuite de Ben Ali sous la pression de la rue, le 14 janvier.