FAITS-DIVERSDisparue de Pornic: La «douleur sans nom» de la famille de Laëtitia

Disparue de Pornic: La «douleur sans nom» de la famille de Laëtitia

FAITS-DIVERSLes découvertes macabres se succèdent, pour les proches de la victime «l'horreur de ce drame est inacceptable»...
© 2011 AFP

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Chaque jour apporte son lot de révélations macabres. La mère d'accueil de Laëtitia Perrais, Michèle Patron, a évoqué ce mercredi une «douleur sans nom», au lendemain de la découverte du corps démembré de la jeune fille après quatorze jours de recherches. «Nous sommes anéantis pas ce qui nous arrive. L'horreur de ce drame est inacceptable. Notre douleur est sans nom», a brièvement confié Michèle Patron à des journalistes rassemblés devant sa maison à Pornic.

Le témoigjnage en vidéo, en partenariat avec BFM TV


Les enquêteurs ont trouvé mardi le corps démembré de Laëtitia au fond d'un étang à Lavau-sur-Loire (Loire-Atlantique), dans un lieu fréquenté par le principal suspect. Les recherches se poursuivaient ce mercredi pour retrouver les éléments manquants du corps de la jeune femme, dont les plongeurs ont repêché mardi la tête, deux membres supérieurs et deux membres inférieurs, selon le parquet.

L'autopsie a confirmé «en début de soirée, grâce à une comparaison dentaire, que le corps retrouvé était bien celui de Laëtitia à 99,9%» et précisé que Laëtitia était décédée «à la suite d'un étranglement», a indiqué mardi le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin. Cette dernière analyse infirme «la thèse de l'accident mortel de la circulation soutenue par Tony Meilhon», le principal suspect, mis en examen pour «enlèvement suivi de mort», ajoute Xavier Ronsin.

Des expertises pour déterminer comment le corps a été découpé

Dans la matinée, les plongeurs «ont trouvé une tête, deux membres supérieurs et deux membres inférieurs» et «le visage de la jeune femme sortie de l'eau ressemble à celui de Laëtitia», avait indiqué le procureur sur place en fin d'après-midi. Le corps était lesté par un grillage. Des expertises génétiques «permettront de confirmer» qu'il s'agit bien de la jeune fille de 18 ans disparue dans la nuit du 18 au 19 janvier près de Pornic. Des expertises complémentaires seront entreprises «pour déterminer de quelle façon et avec quel outil le corps a été découpé», indique Xavier Ronsin.

Les recherches «continueront demain (ce mercredi, ndlr) et les jours suivants afin de permettre de rendre à la famille de Laëtitia l'intégralité du corps de la jeune fille», dont le tronc qui manque encore, a indiqué le procureur. Les parents d'accueil de Laëtitia ainsi que sa soeur jumelle, Jessica, vivent «la douleur la plus absolue», a indiqué leur avocat, Pascal Rouiller, tandis qu'une veillée de prière avait lieu mardi soir à l'église de la Bernerie-en-Retz, où a disparu Laëtitia le 18 janvier.

De leur côté, les parents biologiques sont «complètement effondrés», a indiqué leur avocat, Emmanuel Riglaire. «C'est incroyablement machiavélique. C'est un barbare sordide», a-t-il estimé. Le magistrat a précisé que le lieu où Laëtitia a été retrouvée était «fréquenté par Tony Meilhon qui y allait souvent pour pêcher».

«Une vingtaine de points d'eau» ont été explorés

Le principal suspect n'a pas coopéré avec les enquêteurs. Le corps a été découvert après l'exploration «d'une vingtaine de points d'eau du département», a expliqué le procureur. Laëtitia, 18 ans, a disparu après avoir quitté son travail, un hôtel restaurant de la Bernerie-en-Retz, à quelques kilomètres de son domicile. Tony Meilhon, 31 ans, a été vu en sa compagnie le soir de sa disparition.

Laëtitia vivait depuis six ans avec sa soeur jumelle Jessica chez Gilles et Michèle Patron, une famille d'accueil de la commune de Pornic chez qui elles avaient été placées à l'âge de 12 ans et avait choisi d'y demeurer après ses 18 ans. La disparition, qui a suscité une vive émotion dans la région, a relancé le débat sur le suivi judiciaire et la récidive.

Les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont épinglé lundi les «défaillances» des acteurs de la chaîne pénale dans le suivi de Tony Meilhon et prévenu qu'il y aurait des «sanctions». Les professionnels et les syndicats dénoncent pour leur part le manque de moyens. Sorti de prison en février 2010, Tony Meilhon, qui a déjà fait l'objet de 15 condamnations, a été visé par sept plaintes déposées par sa famille et ses proches ces derniers mois. Il était sous le coup d'une mise à l'épreuve de deux ans, suivie au service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) de Loire-Atlantique.