eBooks: Apple rejette l'app Sony, une déclaration de guerre?
HIGH-TECH•La polémique enfle suite au recalage de l'app Sony Reader sur l'iPhone...Philippe Berry
De notre correspondant à Los Angeles
Sony n'a que ses yeux –et son site web– pour pleurer: son app Reader pour iPhone s'est fait recaler. Le débat fait rage. «Malheureusement, Apple a changé, sans préavis, la façon dont il fait appliquer ses règles. Nous dialoguons avec Apple et explorons d'autres moyens pour amener l'expérience Reader» sur les mobiles de la firme à la pomme, explique Sony. «Nous n'avons pas changé les règles», se défend Apple. Qu'en est-il vraiment? Eléments de réponse.
La version courte: Apple n'a pas changé ses règles mais a décidé de faire appliquer un point sur lequel il se montrait jusqu'ici flexible. L'évangile selon Job, verset 12, alinéa 2, fourni aux développeurs dit ceci: «Les apps qui utilisent un système autre» que celui fourni par Apple (In App Purchase API, ndr) «pour acheter des contenus seront rejetées».
Commission prélevée
Apple a clarifié auprès du Wall Street Journal: «Il est désormais requis que si vous offrez la possibilité d'acheter un livre en dehors de l'app, la même option doit être disponible à l'intérieur de l'app.» Traduction: si, comme les apps Amazon Kindle ou Google Books, vous redirigez l'utilisateur vers le navigateur Internet pour faire ses emplettes, vous devez offrir une solution pour qu'il puisse faire de même tout en restant dans l'environnement de l'application.
Problème, pour cela, les développeurs doivent utiliser l'interface programmable et le système de paiement fournis par Apple. Et au passage verser 30% du prix de vente à Steve Jobs.
Deux poids, deux mesures?
Là où Sony peut ronchonner, c'est qu'Amazon et Google n'utilisent pas le système de paiement d'Apple, et ils n'ont pourtant pas été recalés. Contacté par 20minutes.fr, Apple n'était pas disponible pour préciser si la même exigence serait appliquée à toutes les apps déjà présentes.
Si Apple oblige ses concurrents à proposer un paiement intégré, nul doute que les consommateurs choisiront cette option, bien plus pratique. Certains l'oublient cependant: Apple a le droit de faire ce qu'il veut avec l'iPhone. Qui reste toujours plus ouvert qu'un Kindle, complètement fermé aux boutiques concurrentes.