Marathon judiciaire en vue pour la sœur de la dernière victime d'Outreau. Aujourd'hui, la chambre de l'instruction de Douai va examiner l'appel de l'ordonnance de non-lieu concernant le décès de François Mourmand. Mis en examen dans le cadre de l'affaire d'Outreau, cette affaire de pédophilie où des innocents avaient été accusés à tort, il était mort en détention en 2002, victime d'une intoxication médicamenteuse. Une mort suspecte pour ses proches. « Il y a des éléments qui laissent à penser qu'il n'y a pas eu de suivi et de coordination sur les doses administrées », affirme Me Stéphane Wable, l'avocat de Lydia Mourmand, la sœur de François. Cette dernière a déjà annoncé son intention de se pourvoir en cassation en cas de décision défavorable.
Mais ce n'est pas la seule action en justice qui est menée. Une requête a été lancée à la Cour européenne des droits de l'homme, pour demander la condamnation de l'Etat français, tandis qu'une demande de réhabilitation à titre posthume a été envoyée à la Chancellerie. « Il est mort mis en examen, donc présumé innocent, et il n'a jamais été condamné », tempère un magistrat. Pas besoin de le blanchir donc ? Ce n'est pas le point de vue de Lydia Mourmand qui a refusé la proposition d'indemnisation, jugeant le montant dérisoire. La sœur est déterminée à poursuivre son combat jusqu'au bout.Gabriel Thierry