Ca y est, on va pouvoir juger sur pièces ! Hemingway, la vie jusqu'à l'excès, la biographie de Patrick Poivre d'Arvor qui fait tant parler depuis trois semaines paraît aujourd'hui. L'affaire n'a cessé de rebondir depuis la publication début janvier dans L'Express d'une enquête révélant, épreuves à l'appui, que le texte s'inspirerait sur 120 pa­ges d'une biographie américaine.
« J'ai le tort de n'écrire qu'à la main et j'envoie mes feuillets à mes éditeurs pour qu'ils les tapent, d'où quelques allers et retours et donc des risques de confusions entre fichiers », expliquait l'auteur sur le site du monde.fr hier. Une ligne de défense répétée sur RTL et, sur un ton un peu plus emporté, au « Grand Journal » de Canal+. D'ailleurs, la version définitive « n'a rien à voir avec la version de travail divulguée par L'Express », insiste-t-on chez l'éditeur Arthaud.
La partie incriminée, la jeunesse d'Hemingway, a subi de nombreux changements et une cure d'amaigrissement d'un bon tiers. L'affaire est-elle enterrée ? Pas si sûr. Le tirage fixé début décembre à un peu plus de 20 000 exemplaires est tombé à 15 000. « Ce battage médiatique n'est pas bon pour le livre », déplore-t-on chez Arthaud.

Le plagiat, pratique répandue
« Cette affaire de nègre et de plagiat devrait le bousculer un peu », estime Jérôme Dupuis, le grand reporter de L'Express à l'origine du scandale. « Le plagiat est une chose extrêmement répandue dans les biographies ou le secteur des savoirs, modère Me Emmanuel Pierrat, écrivain et avocat spécialisé dans l'édition. Des auteurs condamnés comme Jacques Attali ou Alain Minc s'en remettent très bien. Tout dépend si le public s'attache aux livres ou à la personnalité de celui qui les écrit. »