Record de natation pour une ourse polaire
ANIMAUX•L'ourse a parcouru près de 700 kilomètres à la nage en neuf jours…A.C.
Elle a suscité l’admiration des biologistes, mais les a également inquiétés. Une ourse polaire, munie d’un collier GPS, a nagé pendant neuf jours sans s’arrêter pour parcourir 687 kilomètres à la recherche de nourriture. Les biologistes, qui avaient observé la difficulté croissante pour les ours polaires de se nourrir à cause de la fonte de la banquise, ont voulu mesurer la distance moyenne parcourue par les animaux affamés. Mais ils ne pensaient pas enregistrer un record, qui aurait pu coûter la vie à l’ourse nageuse.
L’ourson n’a pas eu la force de suivre
232 heures de nage à environ 3km/h dans des eaux entre deux et six degrés Celsius: l’ourse polaire a sidéré les chercheurs de l’US Geological Survey qui l’ont étudiée pendant deux mois entiers. «Nous avons été stupéfiés par cet animal, qui normalement passe son temps à la surface. Qu’il ait pu nager si longtemps, dans une eau si froide est vraiment un exploit incroyable», s’enthousiasme le zoologue George M. Durner.
Mais la prouesse de l’ourse lui a coûté cher. «Elle a perdu 22% de sa masse graisseuse et son petit», explique George M. Durner à la BBC. L’ourson n’a simplement pas eu la force de suivre sa mère dans sa quête de nourriture.
Des distances de plus en plus longues entre les bancs de glace
Selon les zoologues, les conditions de vie en mer de Beaufort sont de plus en plus dures pour les ours: «Avant 1995, les glaces résistaient à l’été. Les distances à parcourir pour les ours entre les bancs de glace étaient relativement courtes. La fonte d’été, qui se généralise actuellement, a considérablement augmenté les temps de nage des ours», constate George M. Durner.
Les ours polaires, qui chassent le phoque sur les glaces de l’Arctique, est une des espèces que l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) a classé comme «vulnérable»: «L'ours blanc est voué à devenir une des plus célèbres victimes du réchauffement climatique mondial», pointait l’UICN dans son rapport 2006.