Français tués au Niger: Alain Juppé accuse Al-qaida au Maghreb islamique
SAHEL•Le ministre de la Défense est arrivé lundi à Niamey...Armelle Le Goff
«Les Français en zone sahélienne doivent redoubler de prudence», a souligné lundi François Fillon lors de ses vœux à la presse. Le kidnapping, en plein cœur de Niamey, la capitale nigérienne, puis le meurtre, ce week-end, de deux Français, accroît le climat d'inquiétude concernant la communauté française expatriée dans la zone sahélienne (Mauritanie, Niger, Mali). Arrivé à la mi-journée lundi à Niamey, le ministre de la Défense, Alain Juppé, a affirmé avoir la preuve qu'Al-Quaida au Maghreb islamique (Aqmi) était à l'origine du rapt.
Un rôle trouble joué par l'Algérie
Particulièrement visés, les Français ne seraient plus en sécurité au Sahel, selon le ministère des Affaires étrangères. Pourtant, nombreux sont les habitués de la région à considérer que «ce serait donner des armes à Aqmi que de déserter».
Défendu par Alain Juppé, le raid pour délivrer les deux otages témoigne du changement de tactique de Paris impulsé cet été lors de l'opération manquée pour libérer Michel Germaneau face à la menace terroriste. L'implantation d'Aqmi dans la zone, océan de déserts et de trafics, prend, avec la multiplication d'enlèvements d'étrangers, une envergure régionale difficile à appréhender tant les enjeux sont différents selon les pays.
Ainsi, Pierre Boilley, du Centre d'études des mondes africains n'hésite pas à pointer le rôle trouble joué par l'Algérie. L'intervention militaire de ce week-end trahit aussi l'inquiétude des autorités concernant les otages d'Arlit (nord du Niger), kidnappés en septembre, au sujet desquels les négociations patinent.