Une enquête sur les victimes de violence à l'école lancée en mars
ÉDUCATION•e président du Conseil scientifique des états généraux de la sécurité à l'école l'annonce...© 2011 AFP
Le ministère de l'Education va lancer, en mars, une enquête sur les victimes de violences scolaires ainsi qu'une «réflexion sur le harcèlement entre élèves», annonce Eric Debarbieux, président du Conseil scientifique des états généraux de la sécurité à l'école, dans une interview à Libération à paraître lundi.
Eric Debarbieux y fait le bilan, avec le ministre de l'Education nationale Luc Chatel, de ces états généraux, qui se sont tenus les 7 et 8 avril dernier. «Pour la première fois, on va mener en mars une enquête nationale de "victimation" (sur les victimes de violences) qui aura lieu tous les deux ans», affirme Eric Debarbieux.
«Formation spécifique à la gestion de classe»
«De plus, nous entamons une réflexion sur le harcèlement entre élèves, notamment à l’école élémentaire, afin de définir une politique de prévention», ajoute-t-il. Selon le ministre, «le sujet qui a le plus avancé», depuis les états généraux d'avril, est la formation des enseignants face à la violence.
«D’ici la fin de l’année, chaque professeur stagiaire va (...) suivre un module de formation spécifique à la gestion de classe», affirme Luc Chatel. «De plus, 70 % des chefs des 184 établissements les plus difficiles ont aussi reçu une formation. Les 30% restants le feront au premier trimestre 2011», ajoute-t-il.
A la question de savoir si la réforme de la formation des enseignants, qui a supprimé l'année d'alternance en Institut de formation des maîtres, n'aboutit pas au contraire, à amoindrir la formation, Luc Chatel répond: «Je suis prêt à améliorer le système pour allier la formation en master à la pratique pédagogique».
Rentrée 2011
Le ministre souligne par ailleurs qu'un autre projet, celui de la réforme des sanctions dans les collèges et lycées, initialement prévu pour entrer en vigueur début 2011, «a pris du retard, notamment en raison de résistances - le texte va partir en consultation au Conseil d’Etat». Cette réforme «pourrait entrer en application au printemps mais mieux vaut attendre la rentrée 2011».
Pour Luc Chatel, dans les 11 ERS (établissements de réinsertion scolaire), réservés aux élèves «très perturbateurs», «la situation est maintenant apaisée». Eric Debarbieux estime que ces structures «ne résoudront pas le problème et sont plus adaptées au décrochage scolaire lourd. A 95%, les violences se déroulent en effet en interne, perpétrées par des élèves sur d’autres élèves. Elles doivent être traitées en interne, et non en déplaçant quelques individus».
Enfin Luc Chatel assure que les équipes mobiles de sécurité (EMS, policiers et éducateurs), qui comptent «484 membres» sont «un succès». Ils «ont réalisé plus de 4.000 interventions à la demande des chefs d’établissement au cours du premier trimestre».