AUTOMOBILEEspionnage chez Renault: Pourquoi l'entreprise tremble

Espionnage chez Renault: Pourquoi l'entreprise tremble

AUTOMOBILERetour sur une affaire «électrique»...
Thibaut Schepman

Thibaut Schepman

L’affaire d’espionnage révélée mardi secoue le groupe Renault. Si l’entreprise a révélé peu d’informations, elle concède que ce sont des «faits très graves» qui menacent des «actifs stratégiques». 20minutes.fr fait le point.

Qui sont les espions soupçonnés?

Trois «hauts cadres de l’entreprise» ont été «mis à pied». En clair, leur salaire a été suspendu, ils n’ont plus accès à l’entreprise et une procédure de licenciement est en cours. L'agence de presse Bloomberg, a révélé les noms des dirigeants impliqués, et cite notamment le directeur de la division Amont et projets, également membres du comité exécutif. Les deux autres cadres concernés seraient en charge du développement des véhicules électriques.

Que leur est-il reproché?

Selon des sources proches du dossier contactées par l'AFP, une enquête interne menée depuis août dernier aurait permis de prouver que des informations, mettant en cause l'intérêt de l'entreprise, auraient été transmises à l'extérieur. Elles concerneraient les projets de l’entreprise sur les véhicules électriques. L’enquête interne se poursuit et serait très certainement restée secrète, comme la plupart des affaires d'espionnage, sans la publication de premiers «confidentiels» dans la presse, mardi soir. Le groupe a depuis témoigné ses inquiétudes. Et pour cause, «l'information économique vaut aujourd'hui de l'or, plus cher que les matières premières ou le pétrole», rappellait hier Christian Harbulot, directeur de l'Ecole de guerre économique, interrogé par 20minutes.fr.

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Quelles conséquences pour l’entreprise?

Renault perdrait beaucoup si des informations fuitaient sur ses recherches en matière de véhicule électrique. Avec plus de 4 milliards d’euros investis dans la recherche, l’entreprise est l’une de celles qui a le plus investi dans ce secteur, même si ses retombées commerciales à court terme sont incertaines.

La marque a ainsi pris de l'avance sur ses rivaux, et ne voudrait pas la perdre, car les projets de développement prennent souvent dix ans dans le secteur. «Une source proche de Renault l'admet: «Le groupe s'inquiète un peu pour son programme électrique. Il espère que son leadership sur cette technologie ne sera pas menacé.» Les premiers modèles «zéro émission» de Renault doivent être commercialisés cette année, tandis que le modèle emblématique de la firme, baptisé «Zoé», sortira de l'usine de Flins (Yvelines) dès 2012.

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