Ligue 1: Aller au clash vaut-il le coup?
FOOT•Après Hatem Ben Arfa, Franck Ribéry ou Florent Malouda, Stéphane Sessegnon entame un bras de fer avec son club pour partir...B.V.
La ritournelle deviendrait presque habituelle. Chaque mercato, une star de la Ligue 1, malheureuse dans son club, fait savoir publiquement ses envies de départi et s'expose au refus de céder de ses dirigeants. Conséquence: le joueur et son entourage décident d'aller au clash, sous l'air d'«il m'est impossible de continuer ici, les gens m'ont menti et m'ont fait trop de mal.» Et de joindre les actes à la parole, en décidant, comme Stéphane Sessegnon ou Hatem Ben Arfa cet été, de boycotter les entraînements.
«Ce n'est pas une pratique nouvelle, explique l'agent de joueur Frédéric Guerra, citant les affaires Florent Malouda à Lyon en 2007 ou Franck Ribéry annonçant qu'il voulait quitter l'OM pour Lyon dans le 20 heures de TF1 après la Coupe du monde 2006. Souvent ça se passe bien, tant que personne n'est au courant et que les médias ne s'en mêlent pas.» Car une fois que la machine est lancée, difficile de contenir les effets secondaires d'un tel comportement.
Des joueurs fichés comme caractériels
«Un transfert c'est comme une gonzesse, image le métaphorique Guerra. Si vous totalisez celles que vous vous êtes presque faites et celles que vous vous êtes vraiment faites, il y a une différence énorme entre les deux. Si le transfert ne se fait pas, il faut assumer le poids de ses actes le temps que vous restez au club, et ce n'est pas facile si vous avez touché l'orgueil de quelqu'un.» L'agent, qui assure «dieu l'en préserve» ne jamais avoir recours à ces méthodes, prend ainsi le cas Ben Arfa comme exemple. «Si son option d'achat n'est pas levée, il va être compliqué pour lui de regarder Jean-Claude Dassier, José Anigo et Didier Deschamps dans les yeux à son retour à Marseille.»
Sans compter que le joueur est désormais fiché, comme un mutin mal conseillé ou un garcon difficile à contrôler. Bref, il va porter longtemps cette étiquette et séduira moins certains clubs, réticents à se payer un caractériel. «Sur le long terme, partir au clash est une erreur», conclut Guerra, qui a lui-même quitté l'entourage de Ben Arfa lorsqu'il a vu la «la tournure que prenaient les choses». «Il faut toujours penser à demain, il y a des conséquences à tout.»