Otages en Afghanistan: La France espère une libération «dans les plus brefs délais»
MONDE•C'est ce qu'a dit Michèle Alliot-Marie...Corentin Chauvel avec Reuters
Une libération «dans les plus brefs délais». C'est ce qu'espère la France a déclaré ce mardi Michèle Alliot-Marie, compte tenu des démarches qui ont été entreprises notamment par le gouvernement afghan et alors qu’une nouvelle vidéo d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, otages en Afghanistan depuis près d’un an, a été envoyée aux autorités françaises.
Ces vidéos «datées du mois de novembre et qui ont été authentifiées les montrent en assez bonne santé compte tenu de leurs conditions de leur détention depuis bientôt un an», a ajouté Michèle Alliot-Marie, lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.
Lors de son point presse journalier, le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, a pour sa part indiqué que la France allait continuer à travailler, «à n’épargner aucun effort», «à Paris» comme «sur le terrain», pour parvenir à la libération des deux reporters. Il a aussi rappelé que «dans ce type de situation, la discrétion est un paramètre de l'efficacité» de l'action du gouvernement.
Le processus de libération est «en cours»
Cette annonce fait suite aux réactions heureuses, mais prudentes qui se sont succédées ce mardi. «Cette cassette montre que le fil des relations existent et que les choses se poursuivent positivement», a indiqué sur France 2 Rémy Pflimlin, le président de France Télévisions, soulignant dans une déclaration qu'il fallait rester «très prudents dans ce que nous pouvons évoquer». Il a tout de même considéré que cette vidéo est «un élément qui nous donne confiance».
Pour François Baroin, interrogé sur RTL, le processus de libération est «en cours, cela fait longtemps», mais il est prématuré de préciser «à quel terme, sous quelle forme et dans quelle condition». Joint par RFI, Axel Poniatowski, député UMP et président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, est quant à lui «optimiste»: «J’espère qu’ils pourront passer Noël chez eux, en famille».
«Quelque chose de plutôt inquiétant»
Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Jean-François Julliard, se veut lui beaucoup plus mesuré. «C’est rassurant parce que cela faisait plusieurs mois que l’on n’avait pas de preuves de vie. En revanche, ce n’est pas très encourageant car si les ravisseurs ont diffusé une vidéo maintenant, c’est que les négociations ne sont peut-être pas si avancées que ça et qu’on est peut-être pas si proches que ça de la libération», a-t-il indiqué sur France Info.
«Très souvent, les vidéos sont tournées dans le but de mettre la pression sur les négociateurs, de relancer la négociation, c’est le signe que les ravisseurs n’ont pas eu ce qu’ils souhaitaient, une pression supplémentaire pour faire avancer leur demande», a ajouté Jean-François Julliard qui voit finalement dans cette preuve de vie «quelque chose de plutôt inquiétant».
La dernière vidéo des deux hommes, enlevés au nord-est de Kaboul avec leurs trois accompagnateurs afghans le 29 décembre 2009, datait du mois d'avril et la dernière preuve de vie remontait à la fin du mois d'août. Les autorités militaires françaises avaient évoqué en septembre une proche libération des captifs. Le chef d'état-major des armées, Edouard Guillaud, avait alors jugé «raisonnable» d'espérer une libération «d'ici Noël». En novembre, Nicolas Sarkozy avait reçu les familles des otages et s'était déclaré «plutôt confiant» sur leur sort.