Laurent Gbagbo demande à la France et à l'Onu de quitter la Côte d'Ivoire
CONFLIT•Le président ivoirien leur reproche leur ingérence...J. M. avec Reuters
Malmené par la communauté internationale, Laurent Gbagbo a demandé ce samedi le départ de Côte d'Ivoire des casques bleus de l'Onu et du contingent militaire français. «Le gouvernement demande le départ de l'Onuci et de la force Licorne de Côte d'Ivoire et s'oppose au renouvellement de son mandat», a dit Jacqueline Oblé, ministre de l'Enseignement et porte-parole du gouvernement, dans une déclaration lue à la télévision nationale RTI.
«L'Onuci a fait preuve d'ingérence grave dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire», a ajouté la ministre ivoirienne. Les Nations unies et Paris, l'ancienne puissance coloniale, avaient tous deux appelé le chef de l'Etat sortant à reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle et à abandonner le pouvoir de son plein gré.
Prudence à Paris
A Paris, la prudence est de mise ce samedi après les déclarations du camp de Laurent Gbagbo, qui. Vendredi, Nicolas Sarkozy lui a de nouveau demandé de quitter pacifiquement le pouvoir, faute de quoi il s'exposerait à des sanctions internationales, notamment européennes, et une éventuelle traduction devant la Cour pénale internationale (CPI) selon le président français.
Depuis le second tour de l'élection présientielle, la Côte d’Ivoire a deux présidents: Alassane Ouattara, proclamé vainqueur par la Commission électorale indépendante et disposant du soutien de la communauté internationale et des voisins de la sous-région, et Laurent Gbagbo, déclaré élu par le Conseil constitutionnel et pouvant compter sur l'appui des chefs de l'armée.
La milice pro-Gbagbo veut déloger Ouattara
Alassane Ouattara est retranché à l'hôtel du Golf, au bord de la lagune Ebrié, sous la protection de militaires des ex-rebelles des Forces nouvelles (FAFN) et des casques bleus de l'Onuci. Le conflit a dégénéré ces derniers jours, notamment jeudi lorsque des partisans d'Alassane Ouattara se sont heurtés jeudi à Abidjan aux Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales à Laurent Gbagbo). On a dénombré 20 morts au moins.
Le chef de file des «Jeunes Patriotes», la milice pro-Gbagbo, a annoncé ce samedi que ses hommes s'apprêtaient à marcher sur l'hôtel du Golfe pour le «libérer». «J'organise effectivement un rassemblement cet après-midi dans le quartier de Yopougon pour demander aux Jeunes Patriotes de se tenir prêts à marcher sur l'hôtel du Golf pour le libérer des rebelles qui y ont trouvé refuge», a déclaré à Reuters par téléphone Charles Blé Goudé, qui est également ministre de la Jeunesse et de l'Emploi.