DOCUMENTAIRE«Président» Frêche en guerre électorale

«Président» Frêche en guerre électorale

DOCUMENTAIRELes coulisses de la campagne des régionales...
Anne Kerloc'h et Nicolas Guyonnet à Montpellier

Anne Kerloc'h et Nicolas Guyonnet à Montpellier

Massif, le portrait de Georges Frêche sur l'affiche du docu Le Président, qui suit le défunt patron de la région Languedoc-Roussillon lors de sa dernière campagne électorale en mars 2010. Encombrantes, les statues qu'il voulait édifier à Montpellier, de Lénine à Mao . Importuns, ces dérapages qui le firent exclure du PS.

«Un politique à temps plein»

Gueulard et subtil, démago tout en assumant de déplaire, Frêche prend ici la stature d'un personnage de cinéma. «Etudiant à Montpellier, j'ai souvent vu Frêche, alors maire de la ville, lors des conseils municipaux, raconte le réalisateur Yves Jeuland. Je voulais filmer son dernier combat. Il y a quelque chose de théâtral en lui, de la violence, de l'émotion, de la bassesse.» Le docu n'est ni un portrait «ni un bilan». «C'est un film de campagne. Je filme l'art de la guerre», souligne Jeuland.

Un art d'autant plus saisi et saississant que Frêche n'a imposé aucun contrôle. Faux-semblants, plans médias... tout est livré. «Seul avec une caméra, je me suis fait oublier. Frêche est un politique à temps plein, il confond vie publique et vie privée.» A l'écran, il mange un yaourt en pyjama, chantonne, tient un discours devant ses amis du PS, puis dit le con­traire lors d'un rassemblement pied-noir. «Sa transparence donne le vertige.»


"Le président" : la bande-annonce du film sur George Frêche
envoyé par TELEOBS. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

Film posthume

Frêche est décédé le 24 octobre. Le film n'a pas été modifié après son décès. «En revanche, je l'ai revu avec un autre regard. On lit sa fatigue différemment», souligne Yves Jeuland.