Le PS organise sa convention sur les inégalités ce samedi
POLITIQUE•Une grand-messe doit mettre une touche finale à l'ambitieux projet «Egalité réelle» préparé par Benoît Hamon...© 2010 AFP
Après les bisbilles à distance entre Ségolène Royal et Martine Aubry, le PS devrait montrer ce samedi un visage plus apaisé lors de sa convention sur les inégalités, qui, après avoir suscité la critique, a reçu un soutien massif des militants. La patronne du parti, Martine Aubry, prononcera un discours à la mi-journée à la Halle Freyssinet (Paris XIIIe). Ségolène Royal apportera pour sa part «un témoignage sur la lutte contre les discriminations», a-t-elle confirmé.
C'est calé «depuis plusieurs mois», assure à l'AFP Benoît Hamon, porte-parole du parti et responsable de la convention. «Elle parlera dans la table ronde de l'après-midi consacrée aux discriminations.» Les deux dames se croiseront-elles ou s'afficheront-elles pour effacer l'image néfaste à l'unité tant chérie, de leurs visites jeudi en banlieue, chacune de son côté et sans concertation?
Touche finale
Cette grand-messe doit mettre une touche finale à l'ambitieux projet «Egalité réelle» préparé par Benoît Hamon, qui incarne aussi l'aile gauche du mouvement, allant de la santé aux discriminations, en passant par le logement, ou l'éducation. Les militants l'ont largement validé le 2 décembre: 80,23% pour, 7,09% contre et 12,7% d'abstentions, selon les résultats définitifs rendus publics jeudi. 64.835 personnes, soit 36,4% des militants ont voté.
«Jamais autant de militants socialistes ne sont venus voter à une convention organisée par le parti!», s'est réjoui M. Hamon auprès de l'AFP, saluant «un texte ambitieux, fouillé», avec «une multitude de propositions qui pouvaient susciter le débat, voire les critiques». Mais «à défaut de rassembler tous les dirigeants, les militants ont tranché!».
Les candidats aux primaires interviendront dans des tables rondes
Outre Ségolène Royal, d'autres candidats aux primaires - Arnaud Montebourg, Manuel Valls - interviendront dans des tables rondes. Vincent Peillon, spécialiste de l'éducation, Pierre Moscovici, auteur d'amendements, sont prévus également. «Je préfère que les candidats aux primaires parlent dans les événements du parti plutôt que dans les événements concurrents. Pas question que les socialistes laissent dévorer leurs moments d'expression collective par l'agenda personnel de tel ou tel», commente M. Hamon.
«Ils parleront tous sur des thèmes liés à la convention. Tout ça ne m'angoisse pas», ajoute-t-il. Près de 560 amendements seront discutés, lors de la commission des résolutions vendredi matin. Le texte «sera enrichi, mais rien des fondamentaux n'est altéré», souligne M. Hamon. Pour lui, plusieurs priorités: «petite enfance et primaire», «parcours d'autonomie pour les jeunes», «réorganisation de la médecine générale», «arsenal pour lutter contre les discriminations», et des mesures «symboliques» comme «la suppression du crédit revolving», «la régulation du tarif de l'eau».
«Tout commence maintenant»
Le vote devrait être acquis. Il y a un mois, pourtant, ce projet avait suscité les foudres de certains leaders, des proches de François Hollande, Pierre Moscovici, Manuel Valls. Tous critiquaient le manque de hiérarchisation, les propositions irréalistes. Le Parlement (Conseil national) l'avait adopté par 59 voix et 12 inhabituelles abstentions.
La Convention s'ouvre à des stands d'organisations et intervenants de la société civile qui ne seront «pas sur un registre complaisant à l'égard du PS» «La Convention égalité ne se termine pas le 11 décembre. Tout commence maintenant», prophétise M. Hamon.