Iran: Incertitude sur la libération de Sakineh Mohammadi Ashtiani
INTERNATIONAL•Des images filmées à son domicile sèment le doute...B.D. et P.B.
Jeudi soir, la confusion régnait sur le sort de de Sakineh. Sa libération a été annoncée mais pas confirmée. Des images la montrant à son domicile ont été diffusées par une télévision d'Etat, mais il pourrait s'agir d'une mise en scène.
En début de soirée, me Quai d'Orsay a indiqué à 20minutes.fr qu'il tentait de confirmer l'information selon laquelle l'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, son fils et son avocat auraient été libérés ce jeudi. Cette annonce a été faite par le Comité contre la lapidation à l'AFP. Joint par 20minutes.fr, le Comité, qui a son siège en Allemagne, a également indiqué attendre la confirmation de cette information.
Problème, les images de Sakineh, à son domicile avec son fils, diffusées par une télévision d'Etat ne permettent pas d'en savoir plus. Dans l'immédiat, impossible de déterminer si cela signifie qu'elle est libre, ou si elle a simplement été emmenée là-bas pour filmer une confession. Selon le Guardian, dans un court clip, on la verrait dire: «Nous avions prévu de tuer mon mari.»
«Des sources de médias arabes nous ont confié que Sakineh et son fils ont été libérés et se trouvent désormais dans leur ville natale. Nous n'avons pas encore pu confirmer l'information directement», explique à 20minutes.fr Farshad Hoseini, porte parole du Comité international contre la lapidation. Selon lui l'avocat de Sakineh et deux journalistes ont également été libérés. «Si c'est confirmé, il s'agit d'une grande victoire pour l'humanité, un premier pas vers l’abolition de la lapidation, non seulement en Iran mais dans tout le reste du monde», conclut-il.
Sur son site Internet, le journal italien La Reppublica indique avoir obtenu la confirmation de l'information par plusieurs membres du Comité. Mina Ahadi, la présidente du Comité, n'a cependant pas donné de détails supplémentaires, et indique qu'elle n'a «pas encore parlé» à Sakineh.
Indignation mondiale
Cette Iranienne de 43 ans avait été condamnée à mort pour double adultère et pour avoir participé au complot qui a mené à la mort de son mari. Son cas, révélé début juillet par son avocat et ses deux enfants, avait suscité une telle vague d'indignation dans le monde que la justice iranienne avait annoncé le 11 juillet la «suspension pour des raisons humanitaires» du verdict. Le fils de Sakineh, Sajjad Ghaderzadeh, et son avocat, Houtan Kian, avaient été arrêté le 11 octobre dernier.
Cependant, alors que sa condamnation semblait, début novembre, sur le point d'être exécutée, un haut responsable iranien avait indiqué à la fin du mois dernier qu'il y avait «une bonne chance» que la vie de Sakineh Mohammadi Ashtiani soit épargnée.