C'est grâce à lui que les routes sont dégagées chaque hiver. Même s'il blanchit le bas des pantalons quand on marche dans les flaques, le sel reste un allié indispensable lors des chutes de neige. Mais combien coûte-il aux collectivités?

100 euros la tonne

«Le sel est le fondant le plus abondant et le moins cher qui existe», explique Gaëtan Chapleau, responsable du déneigement de l'entreprise Quadrimex, qui produit du sel de déneigement, et président de l'Association pour le sel au service de la viabilité hivernale. Le cristal blanc s'échange en moyenne à 10 centimes le kilo, soit 100 euros la tonne.

Pour une ville comme Vélizy-Villacoublay, qui compte 20.000 habitants, il faut déverser «30 tonnes de sel en 24 heures», indique Carole Simacourbe, chef de cabinet du maire de Vélizy. L'épisode neigeux de mercredi a ainsi coûté à la ville «entre 2.500 et 3.000» euros de sel, sans compter la facture des «quinze hommes mobilisés» et «les quatre machines utilisées».

Les collectivités tentent donc de freiner la quantité de sel déversée sur les routes. «Alors qu'on épandait jusqu'à 30 grammes de sel par m2 il y a dix à quinze ans, on a réduit la voilure à 15 grammes en moyenne», explique Gaëtan Chapleau. En sortant sa calculatrice, il chiffre donc le coût du kilomètre de route salée aujourd'hui à 12 euros.

70 millions d'euros par an en France

Pour une grande agglomération, l'addition peut beaucoup grimper. Sur le seul hiver 2009, l'agglomération de Strasbourg a écoulé plus de 28.000 tonnes de sel pour rendre praticables 3.661 km de routes. La facture strasbourgeoise s'élève à 2,8 millions d'euros, rien que pour le sel.

Selon les estimations de l'entreprise Rock, qui commercialise également du sel d'épandage, la France consomme chaque année 700.000 tonnes de sel . Encore un petit calcul? Au tarif actuel, la facture s'élève à 70 millions d'euros.