200 000 emplois à domicile menacés
fiscalité Le Sénat a voté mardi la suppression de la réduction de chargesElsa Meyer
Le gouvernement a finalement eu raison de la réduction de charges sur les emplois à domicile. Après l'avoir maintenu le week-end dernier, le Sénat a voté mardi sa suppression.
Les ménages ne bénéficieront donc plus de l'abattement de quinze points sur les cotisations sociales quand ils déclarent le salaire réel, et non forfaitaire, de leur employé à domicile.
Hausse du coût horaire
« Cette décision va avoir de lourdes conséquences pour les 3,5 millions de particuliers employeurs et les 1,7 million de salariés du secteur. Le coût de l'heure déclarée va augmenter de 12 % et 200 000 emplois pourraient être supprimés l'année prochaine », a regretté la présidente de la Fédération des particuliers-employeurs de France (Fepem), Marie-Béatrice Levaux, interrogée par 20 Minutes.
Le ministre du Budget, François Baroin, a justifié la fin du dispositif au nom de la rigueur budgétaire pour 2011. La mesure devrait permettre d'économiser 300 millions d'euros. Mais dans les faits, le calcul est plus complexe car le crédit d'impôt de 50 % pour un emploi à domicile est maintenu.
Retour de l'économie informelle
Avec la fin de l'abattement, les Français vont payer davantage de cotisations sociales. Ce qui va entraîner une augmentation de 140 millions d'euros du coût du crédit d'impôt, selon la Fepem.
La fin de l'exonération de charges risque aussi de favoriser le retour du travail au noir. « Le secteur va retrouver les bas fonds de l'économie informelle, dont il était quasiment sorti depuis 2005 », a déploré Marie-Béatrice Levaux.