ENQUETEKarachi: pour François Léotard, l'attentat est lié à l'arrêt des commissions

Karachi: pour François Léotard, l'attentat est lié à l'arrêt des commissions

ENQUETEC'est ce que l'ex-ministre de la Défense d'Edouard Balladur révélait en 2009 à la mission parlementaire...
© 2010 AFP

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Les PV d'auditions de la mission parlementaire sur l'attentat de Karachi, récemment transmis au juge Marc Trévidic par un député, livrent leurs secrets. Ainsi, François Léotard, ministre de la Défense d'Edouard Balladur, faisait un lien en novembre 2009 entre l'arrêt de versement de commissions et le mobile de l'attaque de mai 2002, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

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François Léotard était en première ligne en tant que ministre de la Défense pour négocier le contrat franco-pakistanais Agosta en 1994, sur lequel Jacques Chirac a ordonné l'arrêt du versement de commissions à partir de 1995.

«Je penche personnellement pour la deuxième hypothèse»

Devant les députés de la mission parlementaire sur l'attentat de Karachi (Pakistan) le 8 mai 2002, François Léotard avait indiqué le 24 novembre 2009: «Soit c'est Al-Qaida, mais cela me paraît peu probable, compte tenu de la nature des explosifs utilisés, soit c'est une vengeance de personnes n'ayant pas touché leur part de commission», selon le PV de son audition, publié par Mediapart.

«Je penche personnellement - mais c'est juste un sentiment - pour la deuxième hypothèse», avait ajouté l'ancien ministre, précisant que le ministère du Budget, occupé en 1994 par Nicolas Sarkozy, «avait un représentant à chaque réunion» consacrée à ce contrat de vente de sous-marins au Pakistan.

Pas de lien avec l'arrêt de rétrocommissions

François Léotard, retiré depuis de la vie politique, avait par contre ajouté qu'il ne «croyait pas une seconde» à un lien entre l'attentat et l'arrêt de rétrocommissions vers des décideurs français. François Léotard avait par ailleurs confié aux députés que les intermédiaires sur ce contrat «(leur) étaient recommandés par le gouvernement pakistanais mais faisaient l'objet de vérifications par les services de renseignement français, qui attestaient de leur fiabilité».

Plusieurs témoignages versés au dossier indiquent pourtant que le cabinet de François Léotard a imposé dans la dernière ligne droite du contrat des intermédiaires libanais auxquels étaient promises de juteuses commissions.