METEODéneigement des routes: les services de l'équipement auraient-ils pu être plus efficace?

Déneigement des routes: les services de l'équipement auraient-ils pu être plus efficace?

METEODe nombreuses routes étaient impraticables ce mercredi matin. 20minutes.fr vous explique ce qu'il s'est passé...
Oriane Raffin avec Carole Bianchi à Lyon

Oriane Raffin avec Carole Bianchi à Lyon

Routes bloquées, tronçons non déneigés: dans le sud-est du pays, le départ au travail ce mercredi matin aura été mouvementé. A tel point que certains usagers dénoncent un manque de préparation des services de l’équipement.

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Pourtant, les Conseils généraux, en charge du déneigement des routes principales, étaient sur le pont depuis plusieurs jours. Le Conseil général de l’Isère dispose ainsi de prévisions spécifiques de Météo France, notamment en cas d’alerte orange, qui permettent de mettre en place le dispositif. «Nous avons été prévenus de l’ampleur du phénomène mardi matin, à 8h. La veille au soir, on attendait un peu de neige, mais pas plus que ça», explique un employé du Conseil général, contacté par 20minutes.fr.

Déneigement de 3h à 23h

C’est donc mardi matin que les mesures ont été mises en place, sachant qu’en Isère, les équipes sont toutes d’astreinte tout l’hiver. «On met en repos préventif les personnels, pour pouvoir faire sortir le maximum de moyens disponibles pour pouvoir tenir sur l’ensemble du phénomène», explique-t-on. Toutes les équipes ne sortiront donc pas toutes en même temps, afin de pouvoir déneiger, en Isère, entre 3h et 23h. Concrètement, ce mercredi, les 210 engins dont dispose le département étaient sur le pied de guerre, déneigeant chacun un circuit d’une trentaine de kilomètres. En Haute-Savoie, les 450 agents et leurs 145 engins de déneigement ont également été mobilisés, selon Jean-Louis Carret, directeur général adjoint chargé des routes et du transport.

En Isère, le département a des engagements à tenir: que toutes les routes soient parfaitement praticables 3 heures après les chutes de neige. Tant qu’il neige, c’est impossible à tenir, explique-t-on au Conseil général. «Aujourd’hui, on a tenu les engagements dans 80% des cas pour une situation normale, or, vues les conditions, on aurait pu passer en situation de crise».

Le salage préventif inefficace

De nombreux usagers réclament un salage préventif, à l’instar de Brice01, dans les commentaires sur 20minutes.fr: «il y aurait eu certainement beaucoup moins de neige si les autorités avaient anticipé le phénomène, annoncé depuis des jours déjà! Il n'y a eu que très peu de routes salées, aucune dans l'agglomération de Lyon avant que ne tombe la neige. Les routes nationales, comme la N6 ont été bloquées dans l'urgence. Les tentatives de salage après que soit tombé plus de 10cm de neige au sol sont totalement vaines.»

Pourtant, ce salage préventif n’est pas efficace, explique le Conseil général de l’Isère: «Ça sert à rien de saler en préventif, car si les routes ne sont pas mouillées, la circulation le balaie en moins d’un quart d’heure. Or, il s’agissait d’une première chute de neige, donc les routes étaient parfaitement sèches».

Pour le Grand Lyon, chargé du salage dans l’agglomération lyonnaise, les chutes de neige de mardi et mercredi n’avaient pas été enregistrées depuis vingt ans. «Avec 25 cm de neige, on ne peut pas faire grand-chose. Le salage préventif ne marche pas. Et les tournées des chasse-neiges ont duré 12h au lieu de 4h. Ils ont été coincés dans la circulation», assure Bruno Coudret, directeur de la propreté du Grand Lyon et en charge des opérations de déneigement. Par ailleurs, les routes sont déneigées par niveau de priorité: les petites routes de quartier étant traitées en dernier.

En Haute-Savoie, un salage préventif a tout de même été appliqué dans certains secteurs. «Là où on en a, on a mis de la bouillie de sel, avec de l’eau saturée, ou alors on a attendu les premiers flocons, dès 18h», explique Jean-Louis Carret.

Equipement indispensable

Et pour répondre aux détracteurs, le département de l’Isère explique aussi que «les engins sont pris dans le flot de la circulation, ils ne peuvent pas doubler les véhicules, donc ils traitent les routes à la vitesse à laquelle ils peuvent».

Sur les axes secondaires de Haute-Savoie, les services «ont mis plus de temps», explique Jean-Louis Carret, précisant que «les chaînes étaient nécessaires, au moins pour sortir des places de stationnement». De la même façon, avec la neige tombant en continu, «les voitures devaient être équipées de pneus-neige, car les routes n’étaient pas au noir. Tant qu’il neige, il y aura de la neige sur les routes», conclut-il, insistant sur la nécessité de l’équipement des voitures. «Sinon, ça gêne à la fois les engins et les autres usagers».