Le gouvernement irlandais a dévoilé mercredi son plan d’austérité. Il vise à économiser 15 milliards d’euros sur quatre ans. Cela représente environ 3.700 euros par habitant. Les Irlandais, qui vivent là leur quatrième et plus sévère plan de rigueur depuis le début de la crise, vont se serrer la ceinture?

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10 milliards d'euros en moins pour les fonctionnaires et les dépenses sociales

-Les dépenses de protection sociale vont être réduites de 13%, pour faire des économies de l’ordre de 2,8 milliards d’euros d’ici à 2014. Pour comparaison, les spécialistes estiment que ces dépenses auraient dû augmenter de 3% chaque année notamment parce que la population augmente et vieillit. La protection sociale va donc être largement réduite. Le plan prévoit aussi des mesures pour «inciter davantage au travail» -comprendre réduire les aides destinées aux chômeurs- et des restructurations dans la santé et l’éducation, sans plus de précisions.

-Les effectifs de fonctionnaires vont largement être revus à la baisse. Plus de 24.750 postes vont être supprimés d’ici à 2014, après déjà 12.000 suppressions de postes en 2010. Des réductions de salaires de l’ordre de 1,2 milliard d’euros vont être opérées, après déjà 1,4 milliard de diminution en 2010. Les retraites des fonctionnaires vont elles aussi être revues à la baisse.

Cinq milliards d'euros d’impôts et de taxes.

-En 2010, 45% des actifs irlandais ne payaient pas d’impôt sur le revenu. La manne est toute trouvée, et le gouvernement va largement élargir l’assiette de cet impôt, pour réaliser 1,9 milliard de recettes supplémentaires. Les impôts sur les revenus du capital vont également être revus à la hausse.

-Les taxes vont elles aussi grimper. La TVA passera de 21% à 22% en 2013 puis à 23% en 2014 pour, à terme, lever 620 millions d’euros. La taxe carbone irlandaise, instaurée en 2010, va être doublée à 30 euros par tonnes.

Baisse des revenus
-Le salaire minimum va être abaissé de 8,65 à 7,65 euros de l’heure. Une mesure jugée nécessaire pour «retrouver une forte compétitivité» indique le plan, alors que le chômage est passé de 4% à 14% de la population active depuis le début de la crise. Mais, le gouvernement ne compte pas toucher à l'impôt sur les sociétés, fixé à 12,5%, l'un des plus bas d'Europe. Même s’il y a là une énorme manne potentielle, et alors que les partenaires européens de l’Irlande l’y incitent.