IRLANDELa recette magique de l'Irlande pour attirer les entreprises étrangères

La recette magique de l'Irlande pour attirer les entreprises étrangères

IRLANDEElle refuse d'augmenter son impôt sur les sociétés malgré la pression de certains pays européens...
Elsa Meyer

Elsa Meyer

Acculée, l’Irlande a demandé dimanche l’aide de l’Union européenne et du FMI pour sortir de la crise. En contrepartie, le pays doit présenter mercredi un plan d’austérité sévère.

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Si le gouvernement va relever les impôts qui pèsent sur les Irlandais, il refuse d’augmenter la fiscalité sur les entreprises. Car elle constitue la clé de la croissance.

Optimisation fiscale

Google, IBM, Microsoft, Dell, Bank of America, Intel, le secteur de la pharmacie et de la chimie: de nombreuses entreprises étrangères ont posé leurs valises en Irlande ces dernières années.

Il faut dire que le pays a mis au point une formule magique imparable pour les attirer: une main d‘œuvre qualifiée, parlant anglais, et un impôt sur les bénéfices des sociétés très bas. «Au début des années 80, l’Irlande a divisé par quatre son taux d’imposition. Il est aujourd’hui à 12,5% contre 25,7% en moyenne dans la zone euro et 34% en France», explique à 20minutes.fr Jacques Le Cacheux, économiste à l’OFCE.

«La loi irlandaise permet en outre de déclarer ses profits dans l’île même si l’entreprise n’a qu’une activité minimale sur le territoire. Cela permet à l’Irlande d’être un petit paradis fiscal en Europe», analyse-t-il.

Rôle des multinationales

Une stratégie payante puisque les entreprises étrangères emploient plus de 100.000 personnes sur l’île, soit quasiment 7% de la population active. Ces multinationales réalisent 70% des investissements en recherche et développement et 70% des exportations.

L’Irlande craint donc de voir ce moteur de la croissance quitter le pays en cas de hausse de la fiscalité. Dans une lettre adressée ce week-end au gouvernement, plusieurs sociétés américaines évoquent ainsi une possible délocalisation vers des contrées fiscales plus hospitalières.

Pressions européennes

Pour les rassurer, le ministre irlandais des Finances, Brian Lenihan, a répété mardi au quotidien allemand Bild, que le taux d’imposition sur les sociétés ne bougerait pas, même si l’assiette pourrait être élargie.

Mais plusieurs pays européens veulent conditionner le plan de sauvetage à l’augmentation de cet impôt. Depuis des années, ils critiquent le dumping fiscal de l’île qui les concurrence directement. La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a ainsi expliqué mardi, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, qu’il était «souhaitable que l’Irlande relève sa fiscalité pour réduire son déficit ».

«C’est pour cela que le pays a hésité jusqu’à dernier moment à demander de l’aide à l’UE. Il savait que les autres Etats de la zone euro l’attendaient au coin du bois sur cette question», précise Jacques Le Cacheux.