Audrey Pulvar privée d'émission politique à cause d'Arnaud Montebourg
TELEVISION•L'émission politique de la journaliste a été arrêtée lundi après que son compagnon Arnaud Montebourg se soit déclaré candidat aux primaires socialistes, samedi...Sandrine Cochard
DERNIERE INFO «Je condamne la décision d’i-TELE de suspendre l’émission politique d’Audrey Pulvar, pour la seule raison de sa relation avec Arnaud Montebourg», a déclaré Julien Dray dans un communiqué, publié sur son blog. Le député socialiste de l'Essone estime que l'éthique n'est qu'une couverture. «Cet acte, qui réduit une femme à son compagnon, relève en fait d’un machisme très surprenant pour une chaîne de télévision qui se veut jeune et moderne. Je demande donc à i-TELE de revenir rapidement sur sa décision.»
>> Lire la réaction d'Audrey Pulvar
Ça n’a pas traîné. Deux jours après l’annonce officielle de la candidature d’Arnaud Montebourg aux élections primaires du Parti socialiste, sa compagne à la ville Audrey Pulvar voit son émission politique sur i-Télé supprimée. Une décision, effective dès ce lundi, prise «après discussion avec Audrey Pulvar», affirme la chaîne dans un communiqué (lire encadré), confirmant une information du journaliste Renaud Revel sur son blog.
«Règle de prudence et d’éthique élémentaire»
«Nous avons préféré arrêter l’émission pour éviter toute forme de suspicion. J’ai une confiance totale en Audrey, son impartialité n’est pas remise en cause. Je pense que cela (poursuivre la présentation de l’émission) n’aurait pas été confortable pour elle, face à certains invités, explique Albert Ripamonti, directeur de l'information d'I-Télé, à 20minutes.fr. Il s’agit d’une règle de prudence et d’éthique élémentaire.
La chaîne n'a pourtant aucune obligation, même s'il existe une règle tacite dans le paysage audiovisuel français qui veut que les compagnes ou compagnons d'hommes et de femmes politiques ne s'occupent pas des sujets liés à la politique.
Jurisprudence Anne Sinclair
Avant Audrey Pulvar, Anne Sinclair s’était retirée de l’émission 7/7 lorsque son compagnon Dominique Strauss-Kahn avait été nommé ministre de l’Economie, en 1997. Sa décision est devenue une jurisprudence officieuse. Béatrice Shönberg avait également abandonné la présentation du journal de 20h de France 2 quand son époux Jean-Louis Borloo a été nommé ministre de l’Economie également en 2007.
Ce retrait est habituel mais pas obligatoire. Les chaînes de télévision ont tendance à prendre les devants, afin d’éviter tout soupçon d’interférence et de confusion. Une «obligation morale» selon Albert Ripamonti qui n'est pas synonyme de sanction pour la journaliste.
«L’émission est suspendue, pas Audrey Pulvar. Nous ne voulions pas la remplacer car sa notoriété et ses qualités font qu’elle est irremplaçable, assure-t-il. La direction va examiner avec elle toutes les possibilités que notre antenne peut lui offrir. Il n’est pas question de se priver de ses qualités et de ses compétences.»
«L’émission est suspendue, pas Audrey Pulvar. Nous ne voulions pas la remplacer car sa notoriété et ses qualités font qu’elle est irremplaçable. La direction va examiner avec elle toutes les possibilités que notre antenne peut lui offrir. Il n’est pas question de se priver de ses qualités et de ses compétences.»
«Si j'instrumentalisais l'antenne à des fins politiques, ça se verrait assez vite»
La journaliste avait été interrogée sur l'éventualité d'un retrait lors de la conférence de rentrée de Radio France, en août dernier. «Que ce soit sur i-Télé ou sur France Inter, si j'instrumentalisais l'antenne à des fins politiques, ça se verrait assez vite, et je fais un tout petit peu confiance aux journalistes de France Inter pour ne pas se laisser instrumentaliser par moi», avait-elle alors botté en touche. Et d’ajouter: «J'ai une carte de presse mais j'ai aussi une carte d'électeur dont je fais usage, j'ai toujours voté depuis l'âge de 18 ans (...). J'ai des opinions politiques, ça ne vous étonnera pas, qui ne sont pas forcément celles qu'on croit d'ailleurs».
Audrey Pulvar a toutefois affirmé qu'elle poursuivait la présentation de son émission, le 6/7, sur France Inter, le matin. «Déjà, je ne présente pas de politique dans le 6-7, et pour l'interview de 7h50, on s'est mis d'accord que s'il y avait impossibilité de ne pas recevoir un politique, et que ce soit un conflit d'intérêt, quelqu'un d'autre ferait l'interview», a-t-elle indiqué à Europe1.
Contactée par 20minutes.fr, France Inter confirme le maintient à l'antenne de sa journaliste, évoquant juste, sans le préciser, «un réaménagement de l'interview de 7h50 pour éviter tout conflit d'intérêt.
Lors d'une précédente interview donnée à FranceAntilles.fr le 30 octobre dernier, la journaliste avait déclaré avoir «plusieurs mois pour se décider». Elle a finalement dû se dépêcher. <!-- /* Font Definitions */@font-face {font-family:"Times New Roman"; panose-1:0 2 2 6 3 5 4 5 2 3; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:50331648 0 0 0 1 0;} /* Style Definitions */p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent:""; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:12.0pt; font-family:"Times New Roman";}table.MsoNormalTable {mso-style-parent:""; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman";}@page Section1 {size:612.0pt 792.0pt; margin:70.85pt 70.85pt 70.85pt 70.85pt; mso-header-margin:36.0pt; mso-footer-margin:36.0pt; mso-paper-source:0;}div.Section1 {page:Section1;}-->«Déjà, je ne présente pas de politique dans le 6-7, et pourl'interview de 7h50, on s'est mis d'accord que s'il y avait impossibilité de nepas recevoir un politique, et que ce soit un conflit d'intérêt, quelqu'und'autre ferait l'interview», a-t-elle indiqué à Europe1.