Il y a des gestes qui ne trompent chez Youssef El-Arabi. Au premier coup d’œil, on comprend très vite que le co-meilleur buteur de Ligue 1 avec le Lillois Moussa Sow (neuf réalisations chacun) est un enfant du futsal. Contrôle semelle, crochets assassins et frappe en première intention, le Caennais n’a pas oublié ses années passées dans les différentes équipes de France de la discipline.

Karim Belhabdli a croisé la route du phénomène en équipe de France moins de 21 ans. «On ne se parlait pas trop. C’était un discret, il travaillait dans son coin», dévoile le joueur de Beuvrages dans le Nord. Pour Belhabdli, Youssef El-Arabi n’en est pas moins la preuve qu’il existe des passerelles entre le futsal et la Ligue 1: «Pour nous, c’est un exemple et un espoir. On espère passer pro même si on n’a pas tous eu le même parcours que lui».

«Il me fait penser à Zidane»

Henri Emile garde aussi un œil attentif sur l’éclosion de l’attaquant caennais de 23 ans. Actuel intendant des Bleus, Emile a travaillé de 2004 à 2010 sur le développement de cette discipline qui déchaîne les passions en Espagne et au Brésil. «Dans sa maîtrise devant les cages, Youssef retrouve l’aisance du futsal où il faut très vite réagir car l’adversaire est tout de suite sur vous. Il a gardé cette maîtrise de l’espace.»

Emile va même jusqu’à le comparer avec un meneur de jeu qu’il a couvé pendant des années à Clairefontaine. «Quand je le vois, il me fait penser à Zidane mais aussi aux Brésiliens par sa façon d’utiliser la semelle pour contrôler le ballon ou de se servir de son corps pour feinter.» S’il a peu de chance de croiser la route de Zidane sur un terrain, le Franco Marocain va pouvoir se mesurer samedi avec un autre transfuge du futsal: un certain Nenê. Il risque d’y avoir de la semelle et dans le bon sens du terme.