Villepin critiqué après sa sortie contre Sarkozy
POLITIQUE•Ses ex-proches l'ont cloué au pilori ce lundi matin...M. P.
La réplique est à la hauteur de l'attaque. Dominique de Villepin a été la cible de toutes les attaques de ses ex-partisans ce lundi, au lendemain de ses violentes critiques contre Nicolas Sarkozy, jugeant qu'il était «l'un des problèmes de la France».
«Ce sont des propos qui sont outrageants à l'égard du président de la République. Ce sont aussi des propos qui sont violents à l'égard de l'ensemble du gouvernement et à l'égard de toute la majorité», a réagi Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, sur Europe 1. «Je dois dire très franchement que cela me désole», s'est même agacé l'ancien bras droit de Dominique de Villepin.
«Il coupe les ponts avec tout le monde»
Toujours sur Europe 1, Georges Tron, l'actuel secrétaire d'Etat à la Fonction publique et ancien villepiniste, a carrément lâché le président de République solidaire. «Nous l'avons soutenu, aidé, accompagné ces dernières années dans les moments difficiles et on s'aperçoit qu'en réalité aujourd'hui, il coupe les ponts avec tout le monde, et avec les plus proches d'entre nous», a-t-il commenté. «Dominique de Villepin, que je considérais et que je considère toujours comme un ami, est en train de s'éloigner de nous», a-t-il ajouté.
Sortir de l'antisarkozysme?
Même Marie-Anne Montchamp, porte-parole de République solidaire, a pris ses distances avec son président. «J'appelle de mes voeux une phase d'apaisement et de responsabilité», a-t-elle commenté sobrement. La déception est grande pour ceux qui ont rejoint Dominique de Villepin dans son aventure personnelle, puisque la semaine dernière, plusieurs de ses proches l'ont appelé à sortir de l'antisarkozysme, la seule marque de fabrique actuelle de l'ancien secrétaire général de l'Elysée.
Cette fois, Dominique de Villepin, qui fait violemment l'unanimité contre lui, pourrait être allé trop loin. Si Xavier Bertrand, dimanche, ne s'est pas prononcé sur son éventuelle exclusion du parti majoritaire, Jean-François Copé, qui devrait lui succéder à la tête de l'UMP, a expliqué dimanche qu'il «faudra certainement qu'un jour ou l'autre, tout ça se clarifie, que Dominique de Villepin nous dise dans quel camp il est». Quant à une exclusion de l'ancien Premier ministre, «il faudra qu'on en discute», a prévenu le député-maire de Meaux.