L'OMC avertit le G20 des risques protectionnistes des turbulences monétaires

L'OMC avertit le G20 des risques protectionnistes des turbulences monétaires

Les turbulences sur les marchés des changes augmentent les pressions ...
© 2010 AFP

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Les turbulences sur les marchés des changes augmentent les pressions déjà grandissantes de protectionnisme, qui pourrait remettre en cause la stabilité des échanges mondiaux et la reprise économique, a mis en garde jeudi l'OMC dans un rapport destiné au G20.

"On a vu ces derniers mois une augmentation dangereuse des pressions protectionnistes générées par les déséquilibres mondiaux", explique l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans son quatrième rapport sur les politiques commerciales des vingt économies les plus riches de la planète.

Alors que "le consensus politique en faveur d'une ouverture du commerce et des investissements est déjà sous tension" en raison d'un chômage élevé, "les risques les plus élevés pour l'économie mondiale sont générés par des turbulences sur les marchés des changes", prévient l'organisation.

"La stabilité du système commercial sera sérieusement menacée si les mouvements de monnaies se transforment en ce que certains perçoivent comme une poursuite d'avantage comparatif créée par les changes", insiste-t-elle dans une lettre au G20 publiée parallèlement à son rapport, avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced).

Les trois organisations appellent ainsi les pays qui se réunissent la semaine prochaine en Corée à "une vigilance accrue" sur ce danger protectionniste.

"Utiliser les restrictions au commerce ou pour les investissements ne fera dans ces circonstances que compliquer l'objectif de trouver et appliquer des solutions très attendues" pour résoudre la situation économique mondiale encore très fragile, préviennent-elles.

Elles reconnaissent toutefois que depuis la dernière rencontre du G20 à Toronto (Canada) fin juin, les pays du groupe restreint ont globalement "continué à résister aux pressions protectionnistes".

Restent que les trois organismes estiment que le protectionnisme constitue un des trois dangers majeurs actuels pour l'économie mondiale.

Elles notent ainsi "des signes d'intensifications des pressions protectionnistes, des nuages sombres produits par des niveaux persistants de chômage élevé dans de nombreux pays du G20, des déséquilibres macro-économiques entre ces pays ainsi que des tensions sur les changes".

Le deuxième est moins visible mais non moins prégnant et représente "l'accumulation constante dans le temps de mesures qui restreignent ou créent des distorsions pour le commerce et les investissements".

L'OCDE et la Cnuced soulignent ainsi que seulement 15% des mesures spéciales introduites après le début de la crise ont été supprimées par les gouvernements.

La troisième et non moindre menace selon les trois organisations, est le problème des plans de sauvetage mis en oeuvre au plus fort de la crise et qui désormais pèsent dangereusement, d'après elles, sur la concurrence mondiale.

Elles enjoignent en conséquence les membres du G20 à s'engager sur une voie rapide de sortie de ces plans, qui selon la Cnuced et l'OCDE, atteignaient 2.000 milliards de dollars au 15 octobre.

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