Le public a foi dans le cinéma «Des hommes et des dieux»
CINEMA Le film de Xavier Beauvois séduit toujours en salle...Stéphane Leblanc
En six semaines, ils sont 2,5 millions à être allés partager en salle le quotidien des moines de Tibéhirine. Michèle Debidour, enseignante de l'Université catholique de Lyon, et Renaud Ferreira, prof au lycée de Sèvres (92), avaient primé Des hommes et des dieux, à Cannes. L'une du prix Œcuménique, l'autre de celui de l'Education nationale. Ils analysent ce phénomène à l'aune de réactions de spectateurs.
Bande Annonce Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois
« Ce film délivre un message de tolérance » (Philippine, 24 ans).
« Les tensions interreligieuses sont traitées avec sérénité », note Renaud Ferreira. « L'humanité des moines, leur respect pour l'islam, leur générosité pour leurs voisins villageois ne peut qu'émouvoir », confirme Michèle Debidour.
« Sa lenteur cache une vraie profondeur » (Nadège, 36 ans).
« Un film qui parle de la mort et de la vie avec cette intensité-là a forécement un impact », souligne Michèle Debidour. « C'est une œuvre forte, traitée avec autant d'acuité que de retenue. Les scènes de groupe sont frappantes, s'emballe Renaud Ferreira. Ces moines vont-ils partir ou rester ? On assiste véritablement à la naissance d'une décision collective, la démocratie face à la barbarie. »
« On se sent proche de ces moines, pourtant très différents de nous » (Hachmi, 42 ans).
« Le film est plus spirituel que religieux, lance Michèle Debidour. Libéré d'une intrigue qui n'est pas montrée, il dépasse le fait divers et devient mythique. Ces moines, c'est nous : l'homme éternel face à son destin. » Pour Renaud Ferreira : « Les moines sont des gens simples, mais dont les valeurs de courage, de solidarité sont à l'opposé, par exemple, de celles véhiculées par l'équipe de France de foot l'été dernier. »