La Grande-Bretagne plonge à son tour dans la rigueur
ECONOMIE•Le gouvernement a présenté mercredi des mesures draconiennes...E.M. avec AFP
Un plan «sévère mais juste». C’est de cette manière que le ministre des Finances britannique, George Osborne, a présenté mercredi ses mesures de rigueur devant la Chambre des Communes.
Et l’ardoise est salée: elle prévoit la suppression de 490.000 emplois du secteur public et des coupes drastiques dans les dépenses sociales.
Ce plan de rigueur est l’un des plus sévères parmi les pays de l'Union européenne. Il vise à trouver 83 milliards de livres (95 milliards d'euros) d'économies en moins de cinq ans, combinées à 30 milliards de livres (34 milliards d'euros) de hausses d'impôts. L’objectif est ainsi de faire tomber le déficit public de 10,1% du PIB cette année à 1,1% en 2015.
Fonctionnaires et dépenses sociales
Premiers touchés: les fonctionnaires britanniques. 490.000 emplois, sur environ six millions, seront supprimés en moins de cinq ans, pour la plupart par des départs naturels à la retraite non remplacés.
George Osborne a également insisté sur la volonté du gouvernement «de supprimer le gaspillage et de réformer l'Etat providence». Il compte réduire de 18 milliards de livres par an à compter de 2014/2015 les dépenses sociales.
Côté retraites, l'âge légal passera bien de 65 à 66 ans, comme cela a déjà été arrêté. Mais la mesure sera mise en œuvre plus tôt que prévu, dès 2020.
Ministères touchés
En moyenne, les ministères verront leurs moyens baisser de 19% d'ici à 2015. Celui du Trésor sera réduit de 33%, le ministère de l’Environnement de 29%, le Foreign Office (Affaires étrangères) et la Culture de 24%. La baisse sera aussi importante pour les ministères de la Justice et de l'Intérieur et celui des Transports.
Le budget du ministère de la Défense diminuera quant à lui de 8%, comme l'avait déjà annoncé mardi le Premier ministre David Cameron.
Et pour bien montrer que tout le monde devra se serrer la ceinture, la Maison royale verra son budget baisser de 14%.
«Replonger dans la récession»
«Si nous ne nous occupons pas maintenant de ce déficit record, encore plus d'emplois seront menacés», a plaidé Georges Osborne.
Mais les travaillistes ont dénoncé une politique «injuste» qui frappera les plus faibles. Reprenant l'opinion de certains experts, le leader de l'opposition Ed Milliband a accusé le gouvernement de prendre le risque de «faire replonger le pays dans la récession» au moment où la reprise donne de sérieux signes de faiblesse.