HIGH-TECHGoogle TV et Logitech Revue: Premières impressions positives

Google TV et Logitech Revue: Premières impressions positives

HIGH-TECHLe Web intégré à la télé tient-il ses promesses? En partie, mais il faut y mettre le prix...
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correspondant à Los Angeles

Logitech a invité 20minutes.fr dans son loft de la Cité des Anges pour une démonstration de Revue, une «box» qui transforme le téléviseur en terminal sur-connecté, grâce au service Google TV. Le résultat? Plus puissant qu'une Apple TV ou une Roku Box... Mais aussi bien plus cher (299$ contre 99$).

Google TV: la puissance de la recherche

La question à un million de dollars: a-t-on vraiment besoin de Google TV quand on peut déjà brancher un ordinateur sur sa télé ou utiliser une XBOX360/PS3 comme hub multimédia. Après une heure de démonstration, pas de réponse définitive. Besoin? Certainement pas. Envie? Assurément. Car Google TV, basé sur Android, dispose de trois avantages qui rendent l'expérience du Web sur la télé enfin attrayante: la recherche, le navigateur Chrome et les apps.


Tapez «Inception». Google TV cherche parmi toutes les sources possibles: le DVR (magnétoscope numérique), le programme télé, YouTube, Imdb, Netflix, le disque dur du PC dans l'autre pièce... En une fraction de seconde, on peut planifier un enregistrement, reprendre un visionnage ou regarder une bande annonce en HD (la qualité du streaming en 720p est bluffante, même en plein écran). Et plus besoin de naviguer dans des menus ou des librairies interminables.

Grâce à Chrome (et à son plugin Flash natif), on a accès à tout le Web –ce qui n'est pas le cas avec l'Apple TV. Via des écrans partagés, on peut ainsi tweeter ou répondre à ses mails tout en regardant un match de foot. Pour ces tâches, l'intérêt est limité (hello, smartphone). Mais regarder des photos Facebook ou Flickr sur un écran de 120 cm facilite le partage avec le reste de la famille.

Côté apps, le marché Android ne devrait pas décoller sur la télé avant 2011. Les premières natives, comme Twitter ou Pandora sont déjà prometteuses avec leurs grosses icônes et une navigation simplissime. La recherche vocale via son smartphone supprime, elle, le besoin d'une fastidieuse entrée clavier.

Le plus de Logitech Revue: un salon connecté

Pour profiter de Google TV, trois solutions pour l'instant: acheter une télé Sony (de 600 à 1.400 dollars) ou un lecteur Blu-Ray (399 dollars) présentés mardi. Ou, donc, Logitech Revue.

A 299 dollars, la box vient avec un clavier complet sans fil. On peut y ajouter un mini-clavier/télécommande (129$) et une webcam HD et grand angle (149 $) pour du chat vidéo avec mamie.

Logitech tire surtout partie du réseau domestique: avec une app iPhone ou Android, tout s'allume d'un clic. On peut encore regarder une bande annonce YouTube sur son téléphone et choisir de la partager vers Revue, qui bascule automatiquement d'un écran à l'autre.

Bilan: séduits, mais...

Google TV / Logitech Revue ne répondent pas à un vrai besoin. On peut déjà quasi tout faire, pour moins cher, en bidouillant un peu. La promesse d'un accès au «Web tout entier» n'est pas totalement tenue: des fournisseurs de contenus, comme Hulu, bloquent l'accès (Google dit «travailler dur» pour arriver à un accord). L'entreprise refuse également de s'exprimer sur ses plans publicitaires futurs.

Malgré tout, l'intégration du Web atteint un tel niveau de simplicité et de fluidité que l'expérience s'en trouve transformée. Le contenu est enfin roi. Pour ceux qui n'ont pas encore de lecteur blu-ray, la solution de Sony sera sans doute plus pertinente. Pour les autres, celle de Logitech peut séduire, à condition d'avoir un téléviseur avec entrée HDMI. Dans tous les cas, l'heure de la télé connectée a sans doute sonné. Enfin presque: Google TV ne débarquera pas en France avant 2011.

A noter: Logitech précise à 20minutes.fr que «Google TV fonctionnera de manière différente dans chaque pays». La version américaine de Logitech Revue, qui sera vendue fin octobre, ne «sera donc pas compatible» avec les équipements français.