Un surveillant agressé par un détenu à l'isolement
FAIT-DIVERS•Il avait été transféré après avoir tué son codétenu début octobre...A Lyon, C.B. avec AFP
Plus de vingt points de suture et vingt jours d’interruption temporaire de travail. Un surveillant de la maison d'arrêt de Lyon-Corbas a été grièvement blessé à coups de lame de rasoir par un détenu qui avait déjà tué son codétenu le 3 octobre à Valence.
L’homme âgé de 20 ans, placé à l’isolement et «fortement perturbé psychologiquement», a agressé le surveillant lors de la distribution des repas du soir, vendredi. «Il lui a porté deux coups de lame de rasoir jetable, au niveau de l'œil et de la carotide», a indiqué André Chamma, secrétaire local du syndicat CGT. Il a été maîtrisé grâce à l'intervention d'une surveillante-stagiaire.
Un placement à l’UHSA tardif ?
Le 3 octobre, cet homme avait tenté d'étouffer son codétenu dans sa cellule de la maison d'arrêt de Valence. La victime, âgée de 33 ans, avait succombé à ses blessures trois jours plus tard.
L'agresseur, qui dans les deux cas a reconnu les faits, sans pouvoir expliquer son geste, a été transféré à l'Unité hospitalière spécialement aménagées (UHSA), la première unité d'hôpital-prison de France, créée à Lyon. Mais selon l’Ufap, ce détenu «aurait dû être placé à l’UHSA ou au service médico-psychiatrique régional (SMPR)» depuis plusieurs jours déjà. «A quoi sert cette unité si tous les fous les plus dangereux sont maintenus à l’isolement?», s’interroge le syndicat.
L'administration pénitentiaire s'est refusée à tout commentaire expliquant que l’enquête était en cours.