Le Nobel de la paix au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo
RECOMPENSE•Il était pressenti...20 Minutes avec AFP
Sans surprise, le prix Nobel de la paix a été attribué au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo. Après la surprise Obama l'an dernier, il s'agissait du lauréat «le plus vraisemblable», selon la télévision norvégienne TV2.
>> A venir, l'interview de Jean-Philippe Béja, directeur de recherche CNRS et spécialiste de la Chine contemporaine
Un tel choix risque de susciter le courroux du régime chinois qui a mis le comité en garde contre un «geste inamical» susceptible d'affecter les relations entre la Chine et la Norvège. Malgré tout, le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg a tenu à féliciter le lauréat.
Condamné à onze ans de prison
Intellectuel de renom, Liu Xiaobo purge une peine de onze ans de prison pour «subversion du pouvoir de l'Etat» pour avoir été l'un des 300 signataires de la «Charte 08», un texte qui réclame une Chine démocratique. Un de ses avocats a déclaré ce vendredi qu'il espérait la libération rapide de son client.
Auparavant, il avait déjà été emprisonné à plusieurs reprises pour ses idées et ses critique du régime communiste. En 1989, de retour des Etats-Unis, où il avait enseigné à la Columbia University de New York, cet enseignant de l'Université normale de Pékin participe au mouvement démocratique de la place Tiananmen, déclenchée par les étudiants.
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Arrêté après la répression du mouvement, il passera un an et demi en prison sans jamais avoir été condamné. Il a de nouveau des ennuis avec le régime et est envoyé dans un camp de rééducation «par le travail» entre 1996 et 1999 pour avoir réclamé une réforme politique et la libération de ceux toujours emprisonnés pour avoir participé au mouvement de juin 1989.
Ses livres diffusés à Hong Kong
Exclu de l'université, il devient un des animateurs du Centre indépendant Pen Chine, un regroupement d'écrivains. Il garde un contact étroit avec le monde intellectuel et même s'il ne peut pas être publié en Chine, ses livres sont notamment diffusés à Hong Kong.
Dans une interview récente, il gardait espoir dans une démocratisation progressive de la Chine: «Cela va progresser très lentement, mais les demandes de liberté - de la part des gens ordinaires mais aussi des membres du Parti - ne seront pas faciles à contenir.»