MONNAIEBruxelles s'inquiète d'un euro trop fort

Bruxelles s'inquiète d'un euro trop fort

MONNAIEL'UE estime pâtir d'une guerre des changes...
E.M.

E.M.

Il y a quelques mois, l’Europe s’inquiétait d’un euro trop faible. Aujourd’hui, c’est une monnaie unique trop forte qui suscite les craintes de Bruxelles.

1,40 dollar

L’euro est monté jeudi au-dessus du seuil de 1,40 dollar pour la première fois depuis huit mois. La Commission européenne a estimé ce jeudi que ce taux de change de l'euro «pourrait affecter» la reprise économique fragile en cours.

«Nous estimons actuellement que l'euro supporte une part disproportionnée de l'ajustement des taux de change dans le monde et que (...) cela pourrait affecter la reprise économique, les exportations», a déclaré devant la presse le porte-parole de la Commission pour les questions économiques et monétaires.

Car une monnaie forte pénalise les exportations d’un pays. Et l’Europe, notamment l’Allemagne, compte beaucoup sur ses ventes de marchandises à l’étranger pour doper une croissance en demi-teinte.

Guerre des changes

Depuis quelques semaines, l’euro pâtit d’une guerre des changes entre pays.

>> Faut-il craindre une guerre des monnaies? Retrouvez ici le décryptage de 20minutes.fr

Chacun veut doper ses exportations pour relancer son économie. Le Japon a abaissé mardi de façon inattendue son taux directeur pour affaiblir le yen. Le Brésil a aussi pris des mesures pour limiter la hausse du real.

La Chine, de son côté, continue à refuser de réévaluer son yuan. Quant aux Etats-Unis, ils ne semblent pas presser de combattre la chute du dollar.

Le porte-parole, Amadeu Altafa a répété ce jeudi que les Européens étaient préoccupés par le niveau du yuan, qui est «toujours sous-évalué de manière significative». Bruxelles avait demandé la veille au Premier ministre chinois, Wen Jiabao, d'agir en faveur de la réévaluation de sa monnaie. Ce dernier avait sèchement refusé.

Le FMI inquiet

Mais le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, affirme prendre «très au sérieux la menace d'une guerre des monnaies», dans un entretien publié jeudi par le quotidien Le Monde.

Il promet de faire des «propositions» pour «l'éviter» lors de réunions avec les ministres des Finances de ses 187 pays membres à Washington qui commencent dans la journée.