Mathiolon quitte la chambre de commerce

Mathiolon quitte la chambre de commerce

Justice Le président de la CCI doit être jugé le 12 janvier pour des détournements de fonds qu'il nie
Frédéric Crouzet

Frédéric Crouzet

Règlements de compte à la chambre de commerce et d'industrie de Lyon. Guy Mathiolon, président de la CCI depuis 2007, a annoncé hier qu'il ne briguerait pas un second mandat et qu'il renonçait à se présenter aux élections consulaires de novembre en raison de ses ennuis judiciaires. Le représentant de la Confédérations des petites et moyennes entreprises (CGPME) doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Lyon pour « détournements de fonds » et « prise illégal d'intérêts » le 12 janvier. « Cela tombe le même jour que l'installation des nouveaux élus de la CCI », relève Guy Mathiolon, qui dénonce une procédure « injuste ».

Dissensions avec le Medef
« Curieuse coïncidence », note son avocat Alain Ribeyre, qui s'étonne d'une procédure judiciaire « scabreuse » et du calendrier. « Il reçoit une citation à comparaître alors que l'enquête n'est pas achevée et lors de la préparation des élections ». Ce procès fait suite à un rapport de la chambre régionale des comptes qui avait conduit Guy Mathiolon en garde à vue fin juin. Si les magistrats avaient noté la bonne gestion de la CCI, ils avaient également tiqué sur l'emploi de Christian Barthélemy, un élu du Grand Lyon, comme consultant extérieur pour rédiger des notes. La CCI avait déboursé 46 000 euros en deux ans pour des prestations qui « ont pu apparaître fictives », selon la Chambre régionale des comptes ». « Ce travail a été réalisé à un prix normal et a été utile au président de la CCI, assure Me Ribeyre. Mais l'enquête de la chambre s'est focalisée sur ces rapports. Il semblerait que la main des enquêteurs ait été guidée ». Mais par qui ? « Montrer que la CGPME était capable de gérer sainement le deuxième CCI de France n'a pas dû plaire à tout le monde », estime Guy Mathiolon, qui souligne le « climat délétère » à la CCI en raison de dissensions entre la CGPME et le Medef. Il a évoqué ses rapports tendus avec Benoît Soury, vice-président de la CCI, qui devrait diriger la liste du Medef aux prochaines élections consulaires de la CCI. Les deux syndicats patronaux avaient pourtant enterré la hache de guerre en fusionnant leurs listes en 2004 et en assurant la présidence à tour de rôle. L'alliance est désormais rompue. François Turcas, président de la CGPME, dirigera sa propre liste sans toutefois briguer la présidence.

élections

Les élections consulaires à la Chambre de commerce de Lyon auront lieu du 25 novembre au 8 décembre. Soixante-cinq sièges sont à pourvoir pour les chefs d'entreprise et les commerçants. Les résultats devraient être proclamés le 16 décembre.