CYCLISMEDopage de Contador: Quels sont les effets du clenbutérol?

Dopage de Contador: Quels sont les effets du clenbutérol?

CYCLISMEDes traces de ce produit ont été retrouvées dans le sang du vainqueur du Tour 2010...
J.C. avec AFP

J.C. avec AFP

Le clenbutérol, bêta-stimulant dont des traces très minimes ont été trouvées lors d'un contrôle antidopage d'Alberto Contador au Tour de France, est utilisé pour stimuler la fonction pulmonaire mais possède aussi des effets anabolisants, c'est-à-dire qu'il peut renforcer les muscles.

Le règlement antidopage n'indique pas de seuil minimal à son sujet. «Lorsqu'ils sont administrés par voie systémique, les bêta-stimulants peuvent avoir des effets anabolisants puissants, aussi leur emploi est-il interdit», rappelle le docteur Jean-Pierre de Mondenard dans son ouvrage référence Dopage, l'imposture des performances.

«Diminution des graisses et augmentation de la masse musculaire»

«En 1984, il est apparu de façon empirique qu'un bêta-stimulant tel que le clenbutérol, administré pendant plusieurs jours à un bovin, permettait d'enregistrer chez ce dernier une diminution des graisses et une augmentation de la masse musculaire», poursuit-il. Détectable dans les analyses depuis 1992, le clenbutérol a été mis en cause dans plusieurs affaires récentes, notamment celles touchant à la championne olympique de judo des plus de 78 kg, la Chinoise Tong Wen.

Si les analyses de Contador, contrôlé quasi-quotidiennement en fin de Tour, n'ont donné de résultat anormal qu'une seule fois, à des traces infimes, cela renforce l'hypothèse d'une contamination. Le biologiste néerlandais Douwe De Boer, de l'université de Maastricht, a conforté la thèse du coureur chinois Li Fuyu, positif en mars dernier au clenbutérol, qui plaide une contamination accidentelle. En d'autres termes, explique la revue spécialisée Sport et Vie dans sa dernière livraison, il aurait mangé de la chair d'un animal traité au clenbutérol ou à ses dérivés.

«Il arrive, en effet, que que ces médicaments soient utilisés par des éleveurs peu scrupuleux dans le but d'augmenter la masse maigre des animaux de boucherie. Plusieurs intoxications de ce type ont déjà eu lieu par le passé en Espagne, en Italie, au Portugal, aux Etats-Unis et même en France. Mais c'était il y a plus de dix ans», ajoute la revue.