Exorciste, enfer et contre tout
RELIGION•Le père Gabriel Amorth publie aujourd'hui ses «Confessions»...Ingrid Gallou
Chaque jour à 8h, le père Gabriele Amorth retrouve crucifix, étole et eau bénite à son bureau pour honorer ses dix-sept rendez-vous quotidiens. Le matin est réservé aux cas les plus difficiles. Car à 85 ans, l'exorciste en chef du Vatican, qui publie aujourd'hui ses Confessions (éd. Michel Lafon), a fort à faire.
En un quart de siècle d'exercice, il revendique 70.000 séances. Parmi elles, beaucoup se sont transformées en de véritables tête-à-tête avec Satan, via des patients vitupérant, rampant sur le sol ou crachant des clous.
Témoins de la matérialisation du démon, le père conserve ainsi chez lui plus de deux kilos de métaux et de poupées en plastique apparus dans la bouche de ses patients.
Le soutien de Benoît XVI
L'époque, qui conjugue «déclin de la vie religieuse et émergence d'activités sataniques», selon Marco Tosatti, journaliste à La Stampa et auteur des entretiens, ne l'épargne pas.
Gabriele Amorth peut, en revanche, compter sur un soutien, et pas des moindres. Benoît XVI, comme Jean-Paul II en son temps, est favorable aux prières d'exorcisme. «Vous faites un travail utile et juste», lui aurait-il dit, raconte Marco Tosatti.
Méfiez-vous des belles-mères
Pas question pour autant de jouer au plus malin avec Satan. Comme pour une psychanalyse, «il est impossible d'exorciser contre la volonté du patient». Les causes d'une possession sont, raconte Gabriele Amorth, aussi nombreuses que triviales.
Méfiez-vous des belles-mères, dit-il en substance. Attention donc à la part de tarte cassée ou à la boisson qu'elle vous tend avec un peu trop de zèle! Car vous pourriez bien rejoindre la cohorte des possédés. A Paris, 2.000 séances d'exorcisme auraient été pratiquées cette année.