La stratégie de Jean-François Copé pour prendre l'UMP
PARTI•Le président du groupe UMP à l'Assemblée lorgne la place de Xavier Bertrand...Vincent Vantighem
Cela fait six mois qu’il s’y prépare. Comme une lycéenne pour le bal de promo. Ce soir, Jean-François Copé accueillera ses collègues à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) pour l’ouverture des journées parlementaires de l’UMP.
«Il sait que tous les regards seront rivés sur lui, confirme un de ses proches. Mais il veut surtout montrer qu’il est crédible. Tout le monde a déjà compris ce qu’il voulait...»
Xavier Bertrand n'a «pas la bougeotte»
Après trois ans à gérer le groupe majoritaire à l’Assemblée, le maire de Meaux se verrait bien remplacer Xavier Bertrand à la tête du parti. «Son calcul est double, décrypte un conseiller proche du gouvernement. Si Sarkozy gagne en 2012, il pourra devenir Premier ministre. Et si Sarkozy perd, il apparaîtra comme l’homme fort de l’opposition...»
Car, dans le cadre du remaniement, Nicolas Sarkozy entend aussi renouveler les forces à la tête de l’UMP. Cela ferait une très belle histoire si Xavier Bertrand voulait gentiment céder sa place. Mais, «je n’ai pas la bougeotte», répète-t-il à l’envi depuis début septembre.
Des contacts fréquents avec Nicolas Sarkozy
Puisque la méthode douce ne marche pas, Jean-François Copé tente de passer en force. Au campus d’été de l’UMP, le 31 août dans les Yvelines, il a violemment critiqué la gestion de l’UMP, proposant ses «services» au Président.
La semaine dernière, il a d’ailleurs eu plusieurs fois Nicolas Sarkozy au téléphone avant de s’entretenir du sujet avec lui à l’Elysée, vendredi dernier. Rendez-vous a même été pris pour un déjeuner début octobre.
Un lot de consolation pour Xavier Bertrand?
En attendant, le patron des députés veut continuer à prouver qu’il a l’étoffe d’un grand. «A Biarritz, il va montrer qu’il maîtrise les dossiers chauds, pronostique
le député UMP, Hervé Mariton. Je ne crois pas qu’il va réattaquer de front Xavier Bertrand.»
Le sort de ce dernier paraît de toute façon déjà scellé. «Sarkozy va lui proposer le ministère de son choix, lâche un ministre. Mais ce ne sera qu’un lot de consolation...»