RENSEIGNEMENTSIntervention de la DCRI pour les fuites du Monde: «Le principe n'est pas scandaleux»

Intervention de la DCRI pour les fuites du Monde: «Le principe n'est pas scandaleux»

RENSEIGNEMENTSSelon le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement...
Julie Rasplus

Julie Rasplus

Depuis les révélations du Monde sur des écoutes sur un de ses journalistes, la DCRI se retrouve au cœur de l’actualité. Mise en place en 2008 après la fusion de la Direction de la surveillance du territoire (DST) et des services de renseignements généraux (RG), la Direction centrale du renseignement intérieur s’occupe désormais à 90% d’affaires liées à l’anti-terrorisme. Reste que le contre-espionnage en est encore un service actif. Et c’est dans ce cadre-là que les recherches sur les sources du journaliste du Monde ont été effectuées.

«Dans ce cas précis, il s’agit de la même logique que pour les rumeurs concernant des liaisons des époux Sarkozy», explique Eric Dénécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Et d’ajouter que «toutes les attaques contre le président de la République sont considérées comme potentiellement dangereuses pour la sécurité nationale».

Une possible déstabilisation

Aux Etats-Unis, c'était le cas de l’affaire Lewinsky. Selon le directeur du CF2R, cette culture du renseignement est plus acceptée à l’étranger, comme au Royaume-Uni par exemple. Dans le cas présent, les services de renseignements intérieurs ont étudié le dossier «pour savoir s’il s’agit d’une querelle orchestrée par des partis politiques ou d’une volonté extérieure de déstabiliser la France. Le principe n’est donc pas scandaleux», indique Eric Dénécé.

Selon lui, il existe trois cas de figure: «Soit on a affaire à un travail de journalisme, soit à une affaire franco-française de règlements de comptes politiques, soit à une volonté de déstabilisation qui provient de l’étranger».

Jusqu’où sont-ils allés?

«La difficulté, dans ces affaires, est de ne pas confondre la susceptibilité des présidents et les questions de sécurité nationale», précise Eric Dénécé. Dans le cas des écoutes du Monde, reste à savoir «jusqu’où ils (les services de renseignements) sont allés». Une question qui, selon l’expert, ne trouvera sans doute pas de réponse: «c’est très secret».