Procès en appel de Toni Musulin: cinq ans ferme et 45.000 euros d'amende requis

Procès en appel de Toni Musulin: cinq ans ferme et 45.000 euros d'amende requis

JUSTICE – L'ex-convoyeur est jugé en appel depuis ce mardi matin à Lyon pour le vol de 11,6 millions d'euros en novembre 2009…
A Lyon, Carole Bianchi

A Lyon, Carole Bianchi

Dernière info: A peine la date du délibéré annoncée, l'avocat du propriétaire du box est arrivé halletant devant la cour d'appel. Il affirme que Toni Musulin a «gravement mis en cause» son client durant l'audience en l'accusant de s'être éventuellement servi dans le butin retrouvé. Il a demandé à ce que Toni Musulin soit jugé pour diffamation immédiatement ou lors d'un autre procès au tribunal correctionnel. La cour, après en avoir délibéré, a décidé d'entendre sur le champ l'avocat de Michel M., propriétaire du box. Il a demandé 1 euros symbolique de dommages et intérêts. La décision sera rendue le 26 octobre pour «cette affaire dans l'affaire».

C’était la dernière occasion pour Toni Musulin de s’exprimer. Et les magistrats lui ont bien fait comprendre. Ce mardi, l’ancien convoyeur de fonds de chez Loomis était entendu devant la cour d’appel de Lyon sur le vol, le 5 novembre 2009, de 11,6 millions d’euros dans son fourgon et la «tentative d’escroquerie» à l’assurance.

L'avocat général, Jacqueline Dufournet, a requis à l'encontre de Toni Musulin cinq ans d'emprisonnement, 45.000 euros d'amende et l'interdiction définive d'exercer le métier de convoyeur de fonds. «Il va emporter dans sa cellule ses secrets et se répéter à loisir que le silence est d'or et que dès qu'il sera élargi, il retrouvera les 2,5 millions d'euros manquants.» L'arrêt sera rendu le 2 novembre.

Pressé de questions sur les 2,5 millions d’euros qui n’ont jamais été retrouvés dans le box où il avait déposé le butin, Toni Musulin n’a pas cillé. Pourtant, l’avocat général, droit dans les yeux, lui a demandé plusieurs fois: «Où sont cachés les 2,5 millions d’euros Monsieur Musulin? C’est le moment où jamais de vous exprimer.» «Je vous ai dit, je ne les ai pas… Je ne les ai pas pris. Je ne sais même pas s’ils existent.»

«Vous croyez que ce que vous voulez!»

Contrairement à son procès en première instance, le 11 mai, où il avait été condamné à trois ans d’emprisonnement et à 45.000 euros d’amende, Toni Musulin est apparu résigné et désabusé. Alors qu’il faisait le pitre il y a quatre mois, il a joué cette fois-ci la victime. En marmonnant dans sa barbe poivre et sel.«Vous croyez ce que vous voulez!», a-t-il lancé de temps à autres, fataliste, au président Jean-Paul Taillebot.

«Je n’accuse personne, mais bon, ceux qui étaient dans le box, ils savent très bien ce qu’ils ont trouvé.» Le président lui a demandé s’il insinuait que le propriétaire du box s’était servi au passage. « Lui ou ses proches. Enfin, je n’accuse personne. On lui a demandé de venir, mais il n’est pas là aujourd’hui.»

>> Le prortrait de Toni Musulin, c'est par là

Très attendu, le propriétaire du box ne s’est effectivement pas présenté ce mardi matin à la cour d’appel. Il n’avait pas été entendu au premier procès. Au grand désespoir de Toni Musulin qui espérait bien entendre sa version.

De nouveau interrogé sur les motifs de son vol, Toni Musulin a répété qu’il «en avait marre d’être volé» par son employeur. Mais alors, pourquoi de telles incohérences entre son train de vie et ses revenus, s’interroge l’avocat général. Fatigué, il souffle: «J’allais dans le mur, je faisais n’importe quoi… Je m’en foutais de l’argent. Je le dépensais, c’est tout.»

Incident

A la vue des caméras, en entrant dans la salle d’audience, Toni Musulin s’est énervé. Il ne souhaite en effet pas être photographié ni filmé. Il a donné un coup de pied dans une porte qui a été endommagée.