Après l’île aux Seychelles, les toiles de maître. Des tableaux de Picasso, Munch, Matisse ou encore Fernand Léger figurent parmi les oeuvres d'art offertes par Liliane Bettencourt à François-Marie Banier, qui s'est constitué grâce à la milliardaire «un véritable petit musée», révèle Marianne dans son édition datée de samedi.

Une valeur de près de 20 millions d’euros à l’époque

Selon l'hebdomadaire, qui s'est procuré la copie d'une donation rédigée le 23 février 2001 par le notaire de Liliane Bettencourt, Jean-Michel Normand, saisie cet été par les enquêteurs de la brigade financière, pas moins de 12 tableaux de maître du XXe siècle ont été offerts à cette date au photographe.

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Parmi eux: un Picasso («Nature morte à la guitare»), un Fernand Léger («L'homme à la pipe»), un Munch («Enfants se baignant») et un Matisse («Grand nu debout»). Valeur estimée, à l'époque: 19,5 millions d'euros, selon Marianne, pour qui ces tableaux «valent sans doute aujourd'hui cinq à six fois plus».

Une donation en nue-propriété

L'avocat de Liliane Bettencourt, Georges Kiejman, a reconnu ce don en nue-propriété, «connu depuis longtemps». «La nue-propriété, cela veut dire qu'au jour de la mort de Liliane Bettencourt, il sera en droit de récupérer ses oeuvres. Pour l'instant, il ne les a pas», a-t-il souligné.

Selon Marianne, ce legs aurait été complété au fil des ans par de nombreuses autres donations, réalisées soit au profit de François-Marie Banier, soit de son compagnon, Martin d'Orgeval. Le couple se serait ainsi vu offrir une huile de Giacometti, un Joan Miro, un Max Ernst et des livres anciens.

«Cela fait partie de la complicité intellectuelle et artistique qui les unit»

«Depuis dix ans, Banier a fait son marché (de l'art) dans le musée personnel de Liliane Bettencourt», souligne l'hebdomadaire, pour qui «Francois-Marie Banier est devenu, grâce à sa bienfaitrice, un collectionneur d'exception».

Selon Georges Kiejman, ces dons, quoique nombreux, ont été réalisés de façon «volontaire». «Pour ma cliente, François-Marie Banier est mieux qu'un autre capable d'apprécier la qualité de ces oeuvres. Cela fait partie de la complicité intellectuelle et artistique qui les unit», a assuré l'avocat.