TVA réduite: le secteur de la restauration a embauché depuis un an
RESTAURATION•Les effectifs ont augmenté de 3,2% selon l'Insee...E.M.
Depuis la baisse de la TVA dans la restauration, le secteur a multiplié les embauches. Les restaurateurs ne sont cette fois pas les seuls à le dire.
Statistiques annuelles
D’après l'Insee, les effectifs salariés de l'hôtellerie et la restauration ont augmenté de 3,2% entre juin 2009 et juin 2010 (+29.500 créations nettes d'emplois), contre une évolution moyenne de 0% dans l'ensemble des secteurs.
Selon l'agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), «l'emploi du secteur hébergement-restauration enregistre la plus forte hausse du tertiaire hors intérim au deuxième trimestre 2010 (+2,2% par rapport au premier trimestre, soit +4,1% sur un an)».
Pôle emploi constate enfin une hausse de 2,7% du nombre d'emplois salariés dans l'hébergement et la restauration sur un an.
Engagements tenus
Très critiquée depuis son entrée en vigueur, la TVA réduite dans la restauration a été accordée par le gouvernement en échange de plusieurs contreparties. Le secteur devait notamment créer 20.000 emplois sur deux ans.
«En période de crise, les objectifs du contrat d’avenir sont donc dépassés», ont fait valoir trois syndicats patronaux (Synhorcat, Fagiht et Cpih) dans un communiqué commun.
Critiques
Le syndicat Force ouvrière (FO) esimait cependant il y a deux mois que la situation en termes d'embauches n'était pas si optimiste que cela. Car il fallait, selon lui, enlever les 15.000 créations nettes d'emplois enregistrées en moyenne chaque année depuis dix ans dans cette branche.
Mais les critiques portent encore surtout sur le montant des additions. Car le secteur n'a pas rempli ses objectifs en matière de baisse des prix.
Ils ont diminué en moyenne de 1,3% entre juillet 2009 et la fin mai, d'après l'Insee. Le gouvernement tablait sur une baisse des prix globale de 3% et les professionnels s'étaient engagés à diminuer d'au moins 11,8% sept produits ou plus sur leur carte.
Pas touche à la TVA réduite
La ministre de l’Economie avait d’ailleurs regretté fin juin que seule la moitié des restaurateurs aient effectivement baissé leur addition.
Elle avait cependant affirmé que la TVA réduite dans la restauration ne serait pas concernée par la chasse aux économies sur les niches fiscales. Elle coûte pourtant près de 3 milliards d’euros brut par an aux finances de l’Etat. Mais ce dispositif «me paraît légitime sur le fond», avait expliqué Christine Lagarde.