La France et la Roumanie se sont mises d'accord, ce jeudi après-midi pour «mettre fin aux polémiques stériles» sur la question des Roms. C'est ce qu'ont annoncé les ministres de l'Immigration français Eric Besson et des Affaires étrangères roumain Teodor Baconschi à Bucarest.

Pas de «match France-Roumanie»

«Je crois qu'il est temps de mettre fin aux polémiques stériles», a déclaré Teodor Baconschi lors d'une conférence de presse commune. Une déclaration reprise dans les mêmes termes par Eric Besson. «Ceux qui s'attendaient à un match France-Roumanie aujourd'hui seront déçus», a-t-il déclaré, louant l'esprit constructif des rencontres.

Plus tôt dans la journée, le Parlement européen avait adopté une résolution demandant à Paris de «suspendre immédiatement» les expulsions de Roms, ce à quoi Eric Besson avait immédiatement opposé une fin de non-recevoir.

De plus, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Pierre Lellouch, en visite dans la capitale roumaine avec Eric Besson pour défendre la politique très critiquée du gouvernement français d'expulsions de Roms, avait indiqué que la France allait demander à la Roumanie de mettre en place un «plan national d'urgence» pour intégrer les citoyens roms sur son territoire.

La France attend un «engagement de la Roumanie d'insérer les Roms sur son territoire»

Ce plan national d’urgence, prévu pour la période 2010-2013, consisterait en «des engagements sur la coopération policière et judiciaire, la lutte contre le trafic d'êtres humains, et l'intégration des Roms en Roumanie», a précisé Pierre Lellouche. D’après lui, ce projet pourra s'appuyer sur des fonds européens d'un milliard d'euros.

Paris espère obtenir lors de cette visite un «engagement de la Roumanie d'insérer les Roms sur son territoire», y compris ceux renvoyés de France, a ajouté le secrétaire d’Etat. La Roumanie compte la plus importante communauté Rom d'Europe estimée entre 530.000 et 2,5 millions de personnes.