L’Oréal est toujours épargné par les rebondissements autour des affaires de sa principale actionnaire, Liliane Bettencourt. Preuve en est: le bénéfice du groupe a enregistrée une forte hausse de 21,2% au premier semestre 2010, à 1,3 milliard d'euros, selon des résultats publiés mercredi.

Un bon résultat qui s’explique avant tout par la mauvaise performance réalisée l’année dernière à la même époque par le leader mondial des cosmétiques.

Aucun impact

Les démêlés judiciaro-politiques de la famille Bettencourt «n'impacte pas la bonne marche du groupe, comme en témoignent nos résultats», a donc assuré son directeur général Jean-Paul Agon dans une interview publiée mercredi sur le site internet des Echos.

«Il y a d'un côté une affaire familiale regrettable et de l'autre une entreprise qui travaille avec beaucoup de sérénité», assure-t-il. «Sa gouvernance est restée intacte, avec une famille totalement unie dans ses décisions au sein du conseil d'administration», selon lui.

Inquiétudes sur l’actionnariat

L'affaire qui oppose Liliane Bettencourt à sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, suscite pourtant des questions sur l'actionnariat de l’Oréal.

Avec 31% du capital, la famille est le premier actionnaire du groupe. Liliane Bettencourt accuse elle-même sa fille de vouloir mettre la main sur les actions familiales pour les revendre. Mais cette dernière ne cesse de démentir de telles intentions.

Les inquiétudes persistent sur l'éventuel passage de ce fleuron industriel français sous pavillon étranger.

Nestlé en embuscade

Car le géant de l'alimentaire suisse, Nestlé, est le deuxième actionnaire de l’Oréal, avec 29,8% des parts, et pourrait être intéressé par une hausse de son capital.

Interviewé dans un quotidien suisse mercredi, le président du conseil d'administration, Peter Brabeck, a d'ailleurs reconnu que son groupe n'avait pas pris de décision sur l'avenir de sa participation.

Auditions cette semaine

«Nestlé a indiqué qu'il n'augmenterait pas sa participation du vivant de Mme Bettencourt et a répété récemment qu'il n'était pas dans ses intentions de modifier quoi que ce soit à ses engagements, quelles que soient les circonstances», a de son côté assuré Jean-paul Agon. «Leur toute dernière déclaration ne modifie en rien ces engagements», d’après lui.

L'enquête sur l'affaire Bettencourt a repris tambour battant cette semaine, avec notamment une nouvelle audition mercredi du gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt Patrice de Maistre. L'ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, avait, elle, été à nouveau entendue par les enquêteurs mardi.