INTERNETL'employée qui colle la honte à son ex-boss sur le Web était un fake

L'employée qui colle la honte à son ancien boss sur le Web, c'était un fake

INTERNETJenny et ses 33 photos, c’était un nouveau tour des frères Resig...
Julien Ménielle

Julien Ménielle

On avait tous tellement envie d’y croire. La revanche de l’employée qui colle la honte à son ancien boss tyrannique, macho et glandeur en l’affichant sur le Web. A vrai dire, tout le monde y a cru ou presque, puisque l’histoire a fait le tour des sites les plus sérieux. Et pourtant, il s’agissait d’un fake, monté par les propriétaires du site thechive.com, qui n’en étaient pas à leur coup d’essai.

Prends ça Spencer

The Chive poste la série de photos de Jenny mardi. La jeune fille pose sur 33 clichés, un tableau effaçable en main, et dit au revoir à ses anciens collègues. Jenny a quitté son poste, mais il lui reste une mission à accomplir: régler son compte à Spencer, son ex-patron dont elle dû supporter le caractère et l’haleine fétide.

Si Jenny veut se venger, c’est qu’elle a surpris Spencer la décrivant comme une «Hopa». Une «hot piece of ass» (joli petit bout de cul, ndlr). La jeune fille raconte alors sur son tableau blanc comment elle a utilisé le mouchard installé par Spencer sur les ordinateurs de la boîte pour découvrir la véritable occupation du boss. Plus de 5h par semaine sur le site TechCrunch, mais surtout pas loin de 20h hebdomadaires à jouer à FarmVille.

Suspicions

Le buzz ne tarde pas à prendre, et le post atteint rapidement les 100.000 puis les 200.000 likes sur Facebook. Le site TechCrunch, tout à sa fierté d’être cité, y va de son petit article, et l'affaire est même reprise par le New York Post ou le site Mashable.

Mais tout le monde n’est pas dupe. Et, comme à chaque nouveauté virale, les loups ne tardent pas à hurler au fake. Le site BoingBoing relève un certain nombres d’incohérences. D’abord, quelqu’un qui se donne la peine de monter ce genre de roman-photos le poste sur son blog ou son Tumblr, pas sur un site comme TheChive. Admettons...

La virginité perdue et le pourboire de Trump

Le site estime par ailleurs qu’une anonyme aurait pris deux ou trois photos, mais sans doute pas 33. Et surtout qu’elle aurait laissé ses coordonnées, puisqu’elle semble chercher du boulot. D’autres rappellent que John and Leo Resig, propriétaires de TheChive, ont déjà monté ce type de fakes.

L’histoire de l’ado qui envoie par erreur un SMS à son père pour raconter qu’elle a perdu sa virginité, c’était eux. Le coup du pourboire de 10.000 dollars lâché par Donald Trump, encore eux. Bien vu. Ce mercredi, les deux frangins avouent, et postent une nouvelle série de photos dans laquelle Jenny raconte qu’elle s’appelle Elyse Porterfield, qu’elle est actrice et qu’elle espère que tout le monde s’est bien amusé. Les frères Resig, eux, «retournent à leurs bouteilles de Jim Beam» et savourent leur coup double: d'éclat, et de pub.