«Ce qui est arrivé à Villiers-le-Bel peut arriver ailleurs»

«Ce qui est arrivé à Villiers-le-Bel peut arriver ailleurs»

BANLIEUE – Réunis autour du maire de Villiers-le-Bel, six élus du 95 et du 93 attirent l’attention sur une situation critique…
Sandrine Cochard

Sandrine Cochard

Ils sont plusieurs à avoir répondu présent et à se tenir debout, aux côtés de Didier Vaillant, le maire PS de Villiers-le-Bel où des violences ont éclaté les deux dernières nuits.


Six maires socialistes de la banlieue parisienne ont lancé mardi, à Villiers-le-Bel, un «appel au calme», après les violences qui ont éclaté dans la ville depuis dimanche.


Invitation au dialogue entre élus et habitants


François Pupponi (Sarcelles, Val-d'Oise), Dominique Lefèbvre (Cergy, Val-d'Oise), Didier Vaillant (Villiers-le-Bel, Val-d'Oise), Jean-Pierre Blazy (Gonesse, Val-d'Oise), Gilbert Roger (Bondy, Seine-Saint-Denis) et Claude Dilain (Clichy-sous-Bois, Seine-saint-Denis), rejoints par le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, se sont déplacés à la mairie de Villiers-le-Bel, deux jours après l’accident qui a coûté la vie à deux adolescents dans cette commune.


>> Lire aussi l'interview de Pierre Cardo, maire UMP de Chanteloup-les-Vignes (78) et vice-président d el'association des maires de banlieues.


«Je voudrais lancer un appel au calme de manière à ce que Villiers-le-Bel retrouve sa sérénité», a déclaré Didier Vaillant, premier des six maires à prendre la parole. «J'invite l'ensemble des adultes et des parents à demander aux enfants de rester chez eux», a-t-il ajouté. «Ce soir tous les bâtiments publics de Villiers-le-Bel seront allumés, j'invite les adultes à rejoindre les élus pour discuter aux abords de ces bâtiments», a-t-il annoncé.

«Nous voulons de l’action»


«Ce qui est arrivé à Villiers-le-Bel peut arriver ailleurs, n’importe quel accident peut dégénérer, a souligné Dominique Lefebvre, maire PS de Cergy (95). Cette situation tendue est le résultat d’années de ségrégation sociale et territoriale et de discriminations» a-t-il estimé. Et d’ajouter: «Dans ces quartiers, les moyens n’arrivent pas, l’espoir n’arrive pas.»


Egalement présent, Claude Dillain, le maire socialiste de Clichy-sous-Bois (93), où les premières violences avaient débuté en novembre 2005. «J’ai dit, il y a deux ans, qu’on avait laissé des poudrières s’installer en banlieue, a-t-il rappelé. Deux ans après, ces poudrières sont toujours là. Le temps des analyses, des hypothèses et de la compassion est révolu. Nous voulons de l’action.»


«Nous lançons un appel aux autorités pour que les mesures soient prises pour répondre aux défis qui se posent dans nos villes (...) Nous lançons un appel au gouvernement car des mesures doivent être prises dans le cadre du vote du budget de l'Etat le 9 décembre», a déclaré Didier Vaillant.


Elus épuisés


Une attente partagée par d’autres élus, «épuisés» selon leurs propres termes. Plusieurs d’entre eux ont réclamé le rétablissement d’une police de proximité, notamment Jean-Paul Huchon qui a également appelé à la mise ne place d’un «grand plan pour les banlieues». «Il est temps que l'Etat revienne car il n'est pas admissible que des quartiers entiers soient abandonnés. Il faut un grand plan pour la banlieue mais cessons de l'annoncer et faisons-le!».


Pour le président de la région Ile-de-France, la résolution des problèmes dans les quartiers sensibles des banlieues passe par leur intégration à l’activité économique du pays, notamment en créant des «emplois-tremplins» et par leur désenclavement, grâce à un meilleur maillage des transports urbains.