Qu’importe le nom, notre génération est bien debout, vous avez son portrait entre les mains
SOCIETE•Un numéro (un peu) spécial de 20 Minutes baptisé Génération 404 sort ce mardi. On vous explique pourquoi…Laure Beaudonnet et Romain Lescurieux
Désolés d’arriver comme un cheveu sur la soupe. Pour vous, c’est le 24 novembre. Pour nous, c’est le lundi 16 novembre. Nous écrivons ce texte alors qu’une minute de silence vient de s’achever à 20 Minutes. C’est la dernière ligne droite avant de boucler ce numéro qui donne la parole aux gens.
La Une de 20 Minutes datée du 24 novembre 2015
>> Consultez le numéro Génération 404 en PDF
Au mois d’octobre, nous avons eu carte blanche pour piloter ce journal. Un projet sans prétention. Pour une fois, nous coupons le micro aux politiques et aux experts pour le donner à ceux qui ne l’ont pas. Durant plus d’un mois, nous avons écumé les terrasses de cafés parisiens, passé plusieurs heures place de la République, zoné dans les facs et on doit vous l’avouer, nous avons même siroté des demis en terrasse avec des inconnus… Quoique. Nous avons discuté avec les outsiders, ceux qui ne se sentent pas écoutés, qui se sentent muselés, mais qui bougent malgré tout. S’est alors dessiné le visage d’une génération, celle que nous avons spontanément baptisée « 404 », comme le message d’erreur. Comme ces gens qui trouvent des solutions dans une situation de crise. Sauf qu’entre-temps, des attaques ont eu lieu. Et alors qu’on se demande si ce numéro doit rester dans le placard, c’est peut-être justement le moment de laisser la parole aux 404. Et de vous la livrer telle que nous l’avons reçue. Car ce sont aussi eux qui écoutent du son au Bataclan, qui enfilent des pintes au Carillon, debout, insouciants, laissant l’alcool prendre le pas sur le stress de la semaine. Ceux qui aiment, vivent et qui se sont retrouvés un vendredi 13 novembre au soir. 404, Bataclan ou même Y, qu’importe son nom, notre génération est bien debout, vous avez son portrait entre les mains.